Pneumopathies interstitielles diffuses associées aux anti-PM-Scl : phénotype clinique et pronostic basé sur une étude multicentrique incluant 128 patients - 25/12/21
, K. Mariampillai 2, P. Martins 3, P. Legendre 4, J.L. Charuel 5, M. Miyara 5, B. Dunogue 1, H. Vanquaethem 6, F. Ackermann 4, O. Benveniste 2, H. Nunes 7, L. Mouthon 1, Y. Allenbach 1, Y. Uzunhan 7Résumé |
Introduction |
Les anticorps anti-PM-Scl peuvent être associés aux myopathies inflammatoires, à la sclérodermie systémique (ScS), aux connectivites mixtes ; toutes pouvant donner des pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Notre objectif était de : (1) déterminer les facteurs associés à la présence d’une PID et décrire les caractéristiques des PID-PmScl ; (2) déterminer les facteurs associés à l’installation rapidement progressive de la PID ; (3) déterminer le pronostic des PID-PmScl, notamment leur risque de rechute et leur caractère progressif.
Méthodes |
Étude multicentrique (4 hôpitaux) rétrospective incluant les patients anti-PM-Scl positifs en immuno-blot entre 2011 et 2021 dans un contexte de maladie systémique et/ou de PID. Les données épidémiologiques, cliniques, biologiques et radiologiques ont été collectées de façon standardisée. Une PID était définie comme progressive en cas de déclin relatif de la CVF>10 % de la valeur prédite ou entre 5 et 10 % associé à une majoration soit des symptômes respiratoires soit de la fibrose au scanner. La PID rapidement progressive (PID-RP) était définie par une détérioration respiratoire dans les 3 mois de l’installation des symptômes. Dans le cas contraire, on parlait de PID insidieuse (PID-I).
Résultats |
Cent vingt-huit patients (femmes n=96 ; 75 %) ont été inclus. L’âge médian au diagnostic de la maladie était de 50 ans [18–84]. Une majorité avaient une PID (n=83 ; 65,8 %). Le sexe masculin était associé à la présence d’une PID (90,6 % versus 57,2 % ; p<0,001). Le pattern scannographique était une pneumonie interstitielle non spécifique (PINS) (67,4 %), une PINS+ pneumonie organisée (PO) 25,3 % et une pneumopathie interstitielle commune 7,3 %. Une PID-RP concernait 37/81 (45,7 %) patients. Le facteur associé à la PID-RP était l’atteinte musculaire (p=0,01) et celui associé à la PID-I était la présence de nécroses pulpaires (p=0,03). Au cours du suivi (médiane 7 ans [3,7–12]), une progression concernait 14/49 (28,5 %), 39 (30,4 %) patients avaient au moins une rechute musculaire ou pulmonaire et 6 (4,84 %) sont décédés (2 cancers du sein, 1 pneumonie infectieuse, 3 de cause inconnue). Les rechutes pulmonaires étaient associées à la présence d’une PID- RP (p=0,05) et au pattern de PO (n=11 ; 32,3 % versus n=10 ; 13,9 %, p=0,05).
Conclusion |
Cette étude montre 2 phénotypes distincts ; l’un associe une atteinte musculaire et une PID-RP avec des rechutes fréquentes, le second est marqué par un phénotype sclérodermie avec présence de nécroses pulpaires et une PID-I.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

