La durée d’hospitalisation pour exacerbation aiguë de broncho-pneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est corrélée à un mauvais pronostic lorsqu’elle est prolongée. Le but de notre étude est d’identifier les facteurs pronostiques cliniques, biologiques et fonctionnels influençant la durée du séjour hospitalier au cours des décompensations de BPCO.
Il s’agit d’une étude longitudinale d’une cohorte de 57 patients consécutifs atteints de BPCO post-tabagique, hospitalisés au moins une fois entre le 01/01/2012 et le 31/12/14 pour EABPCO au service de pneumologie de l’hôpital militaire de Tunis. L’impact de chaque paramètre sur la durée d’hospitalisation pour EABPCO a été étudié en analyse univariée par la méthode de Kaplan–Meier puis en analyse multivariée par la régression de Cox pas à pas descendante.
La durée médiane d’hospitalisation était à 11,0±0,6jours (IC95 % : 9,9–12,1). L’analyse multivariée a permis d’identifier 9 facteurs pronostiques associés à un raccourcissement de la durée d’hospitalisation. Il s’agit d’un indice de masse corporelle supérieur à 17,5kg/m2 (OR=0,38 ; p=0,022), un pourcentage de la capacité vitale forcée (CVF) pré-β2 sur la spirométrie initiale≥60 % par rapport à la valeur prédite (OR=0,40 ; p=0,034), d’une valeur de la CVF post-β2≥2L (OR=0,46 ; p=0,028), de l’absence d’EABPCO au cours de l’année précédente nécessitant le recours à la ventilation non invasive (OR=0,26 ; p=0,022) et des paramètres suivants recueillis au cours de la dernière EABPCO : une PaO2≥50mmHg (OR=0,46 ; p=0,008), une hyperbasémie≥30mEq/L (OR=0,49 ; p=0,016), un taux de lymphocytes<3000/mm3 (OR=0,25 ; p=0,004), une urémie<5mmol/L (OR=0,39 ; p=0,008) et une natrémie<140mEq/L (OR=0,30 ; p<0,001).
Il est important de repérer les facteurs cliniques, biologiques et spirométriques ayant un impact sur la durée d’hospitalisation pour EABPCO afin d’adapter ainsi la prise en charge thérapeutique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.