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Rôle de la radiothérapie postopératoire des cancers bronchiques non à petites cellules : revue de la littérature actualisée sur de nouvelles données - 09/01/16

Doi : 10.1016/S1877-1203(16)30020-9 
A. Suissa, N. Grellier, C. Le Pechoux
 Département de radiothérapie, Institut Gustave-Roussy, 114, rue Édouard-Vaillant, 94800 Villejuif, France 

* Auteur correspondant Auteur correspondant

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Résumé

Les patients présentant un carcinome bronchique non à petites cellules et survivant à long terme sont surtout ceux dont le traitement a comporté une chirurgie d’exérèse complète. Néanmoins, leur risque de récidive reste élevé, non seulement métastatique mais également locorégionale, d’autant plus que le stade est élevé. La chimiothérapie adjuvante fait partie du traitement standard des patients opérés de stades II et IIIA, et le bénéfice absolu en termes de survie à 5 ans en faveur de la CT varie entre 4 et 15 %. Concernant la radiothérapie adjuvante, son rôle n’est toujours pas clairement établi surtout dans les stades III. En effet, la méta-analyse publiée en 1998, qui avait évalué la radiothérapie médiastinale postopératoire chez 2 128 patients inclus dans 9 essais comparant chirurgie à chirurgie plus radiothérapie postopératoire (RPO), a montré une diminution absolue de la survie de 7 % à 2 ans (55 % en cas de chirurgie seule vs 48 % en cas de RPO). Les analyses de sous-groupes ont montré que la RPO pouvait âtre délétère en termes de survie globale principalement chez les patients n’ayant pas d’envahissement médiastinal. D’après la méta-analyse, la RPO n’a donc pas de place dans le traitement des patients pN0 ou pN1, mais son rôle devrait âtre mieux évalué chez les patients ayant une atteinte ganglionnaire médiastinale (pN2). Mâme si plusieurs études plus récentes (rétrospectives ou de sous-groupes d’essais randomisés ayant évalué la chimiothérapie adjuvante) ont pu montrer une diminution du taux de rechutes locales, grâce à une radiothérapie médiastinale plus moderne, et suggérer un bénéfice de la RPO chez les patients pN2 en résection complète, il n’y a pas d’étude randomisée récente prouvant son bénéfice. Il en est de mâme pour les patients avec envahissement N2 prouvé, opérés après une chimiothérapie néoadjuvante. En se basant sur ces données de la littérature, la RPO peut donc âtre une option thérapeutique, chez les patients ayant un envahissement ganglionnaire médiastinal prouvé, en association à une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante. Une étude de phase III, actuellement en cours (Lung ART IFCT 0503) devrait permettre d’établir la place de la RPO dans ce groupe de patients. Chez les patients ayant une résection incomplète (R1 ou R2) et en l’absence de reprise chirurgicale possible, il existe un fort consensus en faveur d’une RPO, malgré l’absence d’essai randomisé sur la question.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Most non-small-cell lung cancer long-term survivors are patients having had a completely resected tumor. Even in this highly selected group of patients, there is still a high risk of both local and distant failure. In patients with stage II and III, administration of adjuvant platinum-based chemotherapy is now considered the standard of care, based on level 1 evidence. The role of postoperative radiation therapy (PORT) remains controversial, especially in stage III. In the PORT meta-analysis published in 1998, the conclusions were that if PORT was detrimental to completely resected patients with no mediastinal involvement (pN0 and pN1 patients), the role of PORT in the treatment of tumors with N2 involvement was unclear and further research was warranted. Thus at present, after complete resection, adjuvant radiotherapy should not be administered in patients with early lung cancer (pN0 or pN1). Recent retrospective and non-randomized studies as well as subgroup analyses of randomized trials evaluating adjuvant chemotherapy, provide evidence of the possible benefit of PORT in patients with mediastinal nodal involvement. The role of PORT needs to be evaluated also for patients with proven N2 disease who undergo neo-adjuvant chemotherapy followed by surgery. Based on currently available data, PORT should be discussed for fit patients with completely resected non-small-cell lung cancer with N2 nodal involvement, preferably after completion of adjuvant chemotherapy or after surgery if patients have had pre-operative chemotherapy. There is need for new randomized evidence to reassess PORT using modern three-dimensional conformal radiation technique. A new large multi-institutional randomized trial (Lung ART IFCT 0503) evaluating PORT in this patient population is needed and now underway. In patients with R1 or R2 resection, postoperative radiotherapy should be proposed when re-resection cannot be achieved, based on a strong consensus, and despite the absence of randomized trial.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots Clés : Cancers bronchiques non à petites cellules, Radiothérapie postopératoire, Traitement adjuvant, Stades III, Envahissement médiastinal N2

Keywords : Non-small cell lung cancer, Post-operative radiotherapy, Adjuvant treatment, Stage III, N2 nodal involvement


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Vol 7 - N° 4

P. 375-382 - novembre 2015 Retour au numéro
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