Effets opposés du calcium et de la vitamine D dans le développement du cancer de la prostate - 28/10/16
Résumé |
Objectifs |
La gestion du métabolisme osseux chez les patients atteints d’un cancer de la prostate est une préoccupation pour les urologues. Bien que la supplémentation en calcium et en vitamine D3 sont fortement recommandées comme option de soins de soutien pour réduire la morbidité osseuse à tous les stades de la maladie, l’impact de ces suppléments sur la progression des tumeurs de la prostate établies est inconnue.
Méthodes |
L’étude in vivo a été réalisée sur deux modèles de souris transgéniques de tumorigenèse prostatique, les Pb-PRL (probasin prolactin) et KIMAP, pour étudier ces effets de cette supplémentation en calcium et en vitamine D3D sur la progression du cancer de la prostate. Parmi 6 autres lignées testées, nous avons utilisé la lignée cellulaire prostatique humaine PC-3 issue d’une métastase osseuse pour des études mécanistiques.
Résultats |
Les souris ont été nourris avec des régimes complétés ou non avec des doses modérées de vitamine D3 et/ou de fortes doses de calcium. Nous avons montré (histologie, immunohistochimie et qRT-PCR) que plusieurs caractéristiques du cancer, comme la prolifération cellulaire, l’inflammation, la micro-invasion, l’expression de marqueurs tumoraux, ainsi que du canal calcique TRPC6 et des récepteurs au calcium (CaSR) ont été significativement augmentés suite à la supplémentation en calcium dans le régime alimentaire. Ces effets délétères ont été prévenus par l’addition de vitamine D3. La stimulation de ces cellules PC-3 par des concentrations croissantes de calcium extracellulaire a entraîné une augmentation de la vitesse de prolifération cellulaire, et de l’expression des CaSR et de TRPC6 (ARNm et protéine). La vitamine D3 (10–100ng/mL) empêche tous ces effets délétères du calcium. L’extinction de l’expression des CaSR ou de TRPC6 sur les cellules PC-3 stimulées par le calcium provoque une diminution de la vitesse de prolifération cellulaire.
Conclusion |
Notre étude suggère que les régimes alimentaires enrichis en calcium accélèrent considérablement la progression du cancer de la prostate vers un phénotype plus agressif et que ces effets sont prévenus par la vitamine D3.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 26 - N° 13
P. 777 - novembre 2016 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?