Le CNEGC est une tumeur rare et agressive. Sa place dans la classification histologique est ambiguë et sa prise en charge non standardisée.
Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle portant sur les CNEGC traités sur 2 centres : à l’IGR entre 1985 et 2008 et à l’hôpital d’instruction des armées Laveran entre 2008 et 2012. L’objectif est de décrire les caractéristiques cliniques et biologiques des CNEGC, d’analyser les traitements réalisés ainsi que leur efficacité en termes de réponse objective (RO), survie globale (SG) et survie sans évènement (SSE) et d’identifier des facteurs pronostiques éventuels.
Au total, 50 patients ont été inclus : respectivement 24, 16, 12 et 48 % de stades I et II, IIIA et IIIB et IV. Il s’agissait en majorité d’hommes tabagiques d’environ 60 ans. Les facteurs cliniques pronostiques identifiés étaient l’âge supérieur à 60 ans (p=0,052), le stade (p=0,027) et le statut N (p=0,04). La médiane de SG était respectivement de 8 et 25,9 mois pour les stades diffus et limités. La médiane de SSE était de 6,2 mois avec une rechute métastatique dans la moitié des cas. L’association de chimiothérapie (CT) en 1re ligne était le plus souvent sel de platine et étoposide (74 %). On notait une RO à la 1re ligne de CT dans 48,6 % des cas (55,6 % en cas de traitement de type CPC contre 25 % ; p=0,35). Pour les stades IV, la CT de type CPC améliorait la SSE (p=0,038), mais pas la SG (p=0,79). On notait une tendance à l’amélioration de la SG (p=0,11) et de la SSE (p=0,007) en cas d’utilisation d’un protocole type CPC en adjuvant dans les stades non métastatiques. Le Ki67 ne modifiait pas de façon significative la SG (p=0,25). L’expression par la tumeur de la synaptophysine était liée à de meilleures SG (p=0,024) et SSE (p=0,045).
Malgré une classification histologique de carcinome à grandes cellules, le CNEGC a un pronostic et une réponse au traitement plus proches du CPC. On notait en effet une SG et une SSE semblables aux données du CPC, avec une supériorité du protocole platine-étoposide. La chirurgie seule semble insuffisante y compris dans les stades précoces. La synaptophysine pourrait être un facteur de bon pronostique. Le CNEGC reste une entité difficile à cerner et à traiter. Il est malheureusement encore exclu de la plupart des essais cliniques. À l’ère de l’immunothérapie, il serait intéressant de pouvoir inclure dans des essais les patients porteurs de CNEGC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2017
Publié par Elsevier Masson SAS.