L’aspergillome est la colonisation d’une cavité pulmonaire néoformée par un champignon appelé aspergillus. Dans le but de rapporter notre expérience dans la chirurgie de l’aspergillome pulmonaire, nous avons mené à réaliser cette étude monocentrique.
L’étude était rétrospective, portant sur 57 patients opérés pour aspergillome pulmonaire dans notre service de CHU Hassan II de Fès, sur une période de 7 ans (janvier 2010 à décembre 2016).
Il s’agissait de 42 hommes et 15 femmes, ayant un âge moyen de 38 ans, avec des extrêmes allant de 22 à 71 ans. L’antécédent de tuberculose était trouvé chez 73,6 % des cas. L’hémoptysie, isolée ou associée à d’autres symptômes, était le motif de consultation le plus fréquent trouvée dans 86 % des cas. Chez 3 patients, la découverte était fortuite dans le cadre de bilan radiologique d’une autre pathologie. La spirométrie était réalisée chez 50 patients, avec une moyenne de VEMS de 2,5L. Le bilan morphologique a mis en évidence une atteinte du côté gauche chez 29 patients (51 %), et du côté droit chez 28 patients (49 %), et en bilatérale chez 3 patients. Sur la TDM thoracique, l’aspergillome était complexe chez 37 patients (65 %), et simple chez 20 patients (35 %). La thoracotomie postérolatérale conservatrice était la voie d’abord réalisée chez tous les patients. Une pneumonectomie était réalisée chez 11 patients (19,2 %), une lobectomie chez 25 patients (43,8 %), une segmentectomie chez 10 patients (17,5 %), et une résection atypique chez 11 patients (19,2 %). Au cours de l’intervention, le geste était hémorragique chez 6 patients, nécessitant en moyenne une transfusion de 2,5 CG. La durée moyenne d’hospitalisation était de 6,5jours. Les suites opératoires étaient simples chez 47 patients (82,4 %). Les complications postopératoires étaient marquées par une fuite aérienne prolongée chez 6 patients (10,5 %), une pneumopathie avec atélectasie chez 3 patients (5,2 %), et un hémothorax repris à J2 chez un seul patient. Le recul moyen était de 2 ans. Aucun décès en rapport avec la technique opératoire n’a été enregistré.
La chirurgie représente le traitement de choix pour l’aspergillome pulmonaire. La distinction entre aspergillome simple et complexe permet de guider la prise en charge de cette pathologie, et de choisir la technique chirurgicale à réaliser. Le dépistage précoce et le traitement correct des cas diagnostiqués de tuberculose, reste la meilleure stratégie pour diminuer les cas d’aspergillome pulmonaire dans notre contexte.
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Publié par Elsevier Masson SAS.