La dysfonction chronique du greffon reste la principale cause de mortalité en transplantation pulmonaire, en particulier sa forme obstructive, le syndrome de bronchiolite oblitérante (BOS). La prise en charge thérapeutique de la BOS reste à définir. La place de la photophérèse extra-corporelle (ECP) semble intéressante d’après plusieurs études. Nous avons cherché à mesurer l’impact de l’ECP sur la fonction respiratoire de nos patients greffés pulmonaires en cas de BOS, au cours d’une étude monocentrique rétrospective.
Critères d’inclusion : tout patient greffé pulmonaire dans notre centre entre janvier 2005 et juin 2017 avec diagnostic de BOS, aggravation fonctionnelle malgré intervention thérapeutique (au minimum majoration de l’immunosuppression, traitement antiacide et azithromycine) et VEMS>40 % du « meilleur » post greffe (moyenne des 2 meilleurs), ayant bénéficié de séances d’ECP (2 séances/15jours durant 6 mois progressivement espacées/3–4 puis 6 semaines). Data : recueil des meilleures valeurs de VEMS à 12, 6 mois et juste avant le début de l’ECP, puis 3, 6, 12, 18, 24 mois ainsi que la dernière valeur sous ECP. Le critère d’évaluation principal était la variation du déclin annuel du VEMS entre l’année précédant la mise sous ECP et l’évolution sous ECP.
Sur environ 400 patients greffés pulmonaires au CHU de Strasbourg, 10 ont rempli les critères d’inclusion. Il s’agissait de 7H/3F, dont 5 greffés pour emphysème, 3 pour fibrose, 1 pour bronchectasies et 1 pour sarcoïdose. Sept étaient greffés bi-pulmonaire, 1 uni-pulmonaire et 1 cardiopulmonaire. Au début de l’ECP, l’âge moyen était de 57,5 ans (45–73) et le VEMS moyen à 59,7 % du « meilleur » post-greffe (44–76). Le délai moyen entre la greffe et l’initiation de l’ECP est de 64,9 mois (29–131). La durée moyenne du traitement par ECP est de 24 mois (7-60). Sept patients sont vivants, dont 6 toujours sous ECP au dernier suivi, avec une bonne tolérance, 3 sont décédés (1 décès inexpliqué 7 mois après début de l’ECP, 2 ont stoppé l’ECP pour complications de la greffe – LEMP et dialyse – puis sont décédés). La perte annuelle de VEMS dans l’année précédant l’ECP était en moyenne de 25,1 %/an (3 à 65 %/an) soit, 48mL/mois. Après initiation de l’ECP, la variation annuelle du VEMS était un gain moyen de 4,65 %/an (−2 à +21 %/an) soit +1,9mL/mois.
Note travail met en évidence un effet net de l’ECP sur le ralentissement du déclin annuel du VEMS en cas de BOS modérément sévère, avec une bonne tolérance.
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Publié par Elsevier Masson SAS.