Le tabagisme actif ou passif constitue l’un des facteurs favorisant la survenue de la tuberculose pulmonaire et contribue à l’entretenir et à avoir des lésions radiologiques étendues.
Étude rétrospective incluant 95 patients ayant été hospitalisés entre 2007 et 2017 pour un premier épisode de tuberculose pulmonaire confirmé. Ces patients étaient répartis en deux groupes : G1 : 47 tabagiques et G2 : 48 non tabagiques.
L’âge moyen était de 43 ans dans le G1 vs 41 ans dans le G2. On avait une prédominance masculine dans le G1 à 98 %. L’intoxication tabagique moyenne était de 34 PA (3 à 100 PA). Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant les signes généraux (G1 : 65 % vs G2 : 62 % ; p=0,7) et les signes respiratoires qui étaient plus marqué chez les tabagique : la toux (70 % vs 52 %), l’hémoptysie (23 % vs 14 %), et la dyspnée (12 % vs 2 %). Le délai de consultation était de 66j pour le G1 et de 56j pour le G2. Sur le plan radiologique, les lésions cavitaires étaient plus fréquentes dans le G1 (23 % vs 16 % ; p : 0,5), l’association des excavations et d’infiltrats (G1 : 44 % vs G2 : 27 %). Le délai de négativation de BK était plus prolongé chez les tabagique (43j vs 25j) ainsi que la durée totale de prise du traitement (7,3 mois pour les tabagique vs 6,2 mois pour le G2). Le tabagisme était significativement associé à une mauvaise observance du traitement (G1 : 20 % vs G2 : 6 % ; p : 0,05) et à la persistance de plus de séquelles radiologiques (p : 0,04).
Le tabagisme modifie la présentation clinique et radiologique de la tuberculose pulmonaire, avec retard de guérison et persistance de plus de séquelles radiologiques. Il est aussi associé à une mauvaise observance thérapeutique. On doit donc encourager le sevrage tabagique pour améliorer la prise en charge de cette maladie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.