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Évaluation de la qualité du sommeil chez les jeunes médecins - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.580 
M. Friha , I. Moussa, H. Mrassi, S. Ben Sassi, S. Trimech, I. Sahnoun, L. Douik El Gharbi
 Service de pneumologie D, hôpital Abderrahmen Mami, faculté de médecine de Tunis, université Tunis El Manar, Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les troubles de sommeil chez les professionnels de santé sont de plus en plus fréquents, notamment chez les jeunes médecins.

L’objectif de notre travail est d’évaluer la qualité du sommeil chez les jeunes médecins et d’identifier les facteurs prédisposants aux troubles de sommeil.

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale sur une durée de 3 mois via un questionnaire diffusé en ligne sur les réseaux sociaux rempli anonymement. Le questionnaire a comporté des données épidémiologiques et une évaluation de la qualité de sommeil par l’Index de Qualité du Sommeil de Pittsburgh (PSQI). Le PSQI évalue la qualité du sommeil sur une durée d’un mois, avec un score global allant de 0 à 21, où les scores les plus bas indiquent une qualité de sommeil plus saine.

Résultats

Cent-quinze participants ont répondu au questionnaire. La moyenne d’âge était 27ans [20–39ans]. Selon le niveau d’études médicales, la population était formée d’externes (21,70 %, n=25), internes (13,90 %, n=16), résidents en spécialité médicale (35,70 %, n=41) et résidents en spécialisé chirurgicale (28,70 %, n=33). Les troubles de sommeil étaient présents chez 75,70 % des patients (n=87). Le PSQI moyen était 9±4,25. Les symptômes nocturnes les plus retrouvés étaient le sommeil fragmenté (52,20 %, n=60), les troubles d’endormissement (46,10 %, n=53) et les cauchemars (41,7 %, n=48). La fatigue (64,30 %, n=74), les troubles de concentration (50,40 %, n=58) et l’irritabilité (47,80 %, n=55) étaient les symptômes diurnes les plus rapportés. Les femmes avaient plus de troubles de sommeil que les hommes (69 %, n=60 vs 31 %, n=27 ; p=0,32). Un recours aux calmants à type de phytothérapie était rapporté chez 31,30 % (n=36) médecins et aux antidépresseurs ou anxiolytiques chez 13,90 % (n=16) médecins. Les troubles du sommeil étaient plus fréquents chez les résidents des spécialités chirurgicales (35,60 %, n=31), comparativement aux résidents des spécialités médicales (31 %, n=27), les externes (17,20 %, n=15) et aux internes (16,10 %, n=14). Les perturbations du sommeil étaient corrélées au nombre d’années d’études médicales avec G1 8,05±2,08 années Vs G2 6,71±3,26 années (p=0,01).

Une exposition tabagique significativement plus importante ainsi qu’une consommation de caféine plus fréquente étaient notées chez jeunes médecins ayant un sommeil perturbé avec respectivement 3,93±6,37cig/j vs 1,29±2,87cig/j (p=0,03) et 2,30±1,45tasse/j vs 2±1,47tasse/j (p=0,49).

Conclusion

Selon notre étude, la qualité du sommeil dépend du niveau et du nombre d’années d’études médicales ainsi que des habitudes tabagiques et consommation de caféine. Les troubles de sommeil chez les jeunes médecins est un enjeu conditionnant à la fois leur qualité de vie et la vigilance au cours de leur travail, d’où la nécessité d’une prise en charge adéquate.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 280 - janvier 2024 Retour au numéro
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