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Variabilité des symptômes de la BPCO : la variabilité du « stimulus » - 07/01/14

Doi : RMRA-12-2013-5-1HS-1877-1203-101019-201300190 

T. Similowski [1],

M. Decavèle [2]

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La dyspnée est l’expression sensorielle et affective de la perception par le cerveau d’un déséquilibre entre les signaux reçus en provenance du système respiratoire (signaux « chimiques », liés aux échanges gazeux ; signaux « mécaniques », liés aux mouvements de la cage thoracique et des poumons) et l’efficience de la commande ventilatoire produite en retour (notion de couplage neuromécanique respiratoire). De nombreuses modifications peuvent affecter les différents niveaux de cette boucle au cours du temps, parfois avec des constantes de temps très courtes, et ce qu’il s’agisse des afférences — également appelées « stimulus » — (variabilité de la mécanique ventilatoire), de leur traitement sensoriel (variabilité du filtrage perceptuel, responsable de la non-perception de la respiration normale alors qu’elle implique des signaux afférents liés aux déformations thoraciques), du traitement cognitif et affectif (variabilité de l’humeur et de l’état émotionnel), ou de la commande ventilatoire. La variabilité de la dyspnée, qui est caractéristique de la BPCO et peut être constatée sur des intervalles de temps très court (au sein d’une même journée), peut procéder aux modifications survenant au sein de n’importe lequel des composants de la boucle décrite ci-dessus. Cet article décrit les caractéristiques de la variabilité du « stimulus » respiratoire, de façon générale et au cours de diverses pathologies respiratoires. L’hypothèse est faite à l’état normal, un couplage neuromécanique « lâche » autorise une variabilité du stimulus qui n’entraîne pas de sensations respiratoires et, en pathologie, un couplage neuromécanique étroit implique que toute augmentation de l’intensité du stimulus (modifications de la mécanique respiratoire, par exemple, liée à des sécrétions ou au tonus musculaire lisse) risque de se traduire par une dyspnée. Améliorer le couplage neuromécanique en diminuant la charge à laquelle les muscles respiratoires doivent faire face, comme peuvent le faire les bronchodilatateurs dans certaines circonstances, doit donc logiquement soulager la dyspnée, ou atténuer sa variabilité.

Dyspnea is the sensory and affective expression of the brain’s perception of an imbalance between the signals received from the respiratory system (“chemical” signals, related to gas exchanges, “mechanical” signals related to the movement of the chest and lungs) and the efficiency of the ventilatory command produced in return (respiratory neuromechanical coupling). The different levels of this cycle can be impacted over time, sometimes for short periods. These changes can be caused by afferences — also known as stimuli — (variability in ventilator mechanics), or their sensory processing (variability in perceptual filtering, responsible for the non-perception of normal breathing although it involves afferent signals related to chest deformities), cognitive and affective processing (changes in mood and emotional status) or the ventilator command. The variability in dyspnea which is characteristic of COPD and can be observed over very short periods of time (within the space of a day) can be the result of the changes arising in any of the components of the cycle described above. This article describes the characteristics of the variability of the respiratory “stimulus”, both generally and when linked to the various respiratory diseases. The theory is that, under normal circumstances, a “loose” neuromechanical coupling allows variability in the stimulus which does not induce respiratory sensations but that, when disease is present, narrow neuromechanical coupling implies that any increase in stimulus intensity (changes in respiratory mechanics related, for instance, to secretions or smooth muscle tone) may present as dyspnea. It is therefore logical that improving neuromechanical coupling by decreasing the load borne by the respiratory muscles — the mechanism of action of various bronchodilators in certain diseases — should relieve dyspnea, or reduce its variability.


Mots clés : Variabilité , Couplage neuromécanique , Dyspnée , Chaos , Homéokinésie

Keywords: Variability , Neuromechanical coupling , Dyspnea , Chaos , Homeokinesia


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Vol 5 - N° 1HS

P. 7-13 - décembre 2013 Retour au numéro
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