La tuberculose multirésistante constitue un défi majeur pour les programmes de lutte antituberculeuse. L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats du traitement de la tuberculose multirésistante (TB-MR) à Conakry de 2008–2012.
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive des patients TB-MR mis sous traitement antituberculeux de seconde ligne de janvier 2008 à décembre 2012 au centre antituberculeux de la carrière à Conakry. Tous les patients ont reçu le même schéma thérapeutique 6 mois (levofloxacine, kanamycine, prothionamide, cyclosérine, pyrazinamide) puis 18 mois de phase d’entretien avec arrêt de la kanamycine.
Durant cette période 307 cas de TB-MR ont été diagnostiqués à Conakry dont 65 (21 %) ont été mis sous traitement de seconde ligne. Parmi eux, 51/65 patients (79 %) étaient des hommes et l’âge moyen était de 43ans. Cinquante-cinq cas (85 %) étaient des échecs de retraitement, 5 cas (8 %) des échecs de premier traitement, 4 cas (6 %) des rechutes et 1 nouveau cas (2 %). Cinquante et un patients (79 %) présentaient une résistance à RHES, 4 cas (6 %) à RHE ; 5 cas (8 %) à RHS et 5 cas (8 %) à RH. Seuls 5 patients (8 %) avaient une sérologie VIH positive. Les principaux effets secondaires retrouvés étaient les troubles vestibulo-cochléaires (21 cas, 32 %), les douleurs articulaires (29 cas, 45 %), les paresthésies (15 cas, 23 %), les troubles digestifs (18 cas, 28 %). En fin de traitement on notait un taux de succès thérapeutique de 66 %, mais un cas d’échec, 4 cas perdus de vue et 17 décès (26 %).
La tuberculose multirésistante nécessite une prise en charge dans des services spécialisés. Le taux de guérison est inférieur à celui de la tuberculose sensible avec à Conakry 2/3 de guérison mais aussi un quart de décès.
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Publié par Elsevier Masson SAS.