La question du dépistage précoce du cancer broncho-pulmonaire (CBP) constitue un enjeu de santé publique. Pour certains, l’emphysème pulmonaire chez les patients BPCO pourrait être un facteur de risque de la survenue de ces CBP. Notre objectif était d’évaluer l’association entre emphysème pulmonaire et CBP dans une population BPCO.
Nous avons comparé dans une étude rétrospective cas-témoins dans le service de pneumologie du CHRU de Tours, 76 patients présentant un CBP et BPCO diagnostiqués entre janvier 2013 et janvier 2014, avec 76 patients BPCO témoins sans CBP appariés sur l’âge, le sexe, le tabagisme (±10 PA) et la gravité de la BPCO (stade GOLD). Chaque patient inclus devait avoir bénéficié d’un scanner thoracique. L’emphysème était calculé de manière automatisée par un logiciel de post-traitement en considérant un seuil de −950 unités Hounsfield (UI) et comparé entre les deux groupes. Les caractéristiques cliniques (IMC, comorbidités, nombres d’exacerbation), biologiques (albumine, CRP), fonctionnelles (VEMS) et les traitements (de la BPCO et statines) étaient aussi comparés entre les 2 groupes.
Le taux d’emphysème était diminué de manière significative dans le groupe BPCO-CBP par rapport au groupe BPCO seule : 6,88 % versus 12,41 % (p=0,02). Cette différence n’était pas retrouvée lorsque l’histologie du CBP était un adénocarcinome. Par contre, elle était retrouvée chez les BPCO-épidermoïdes par rapport à leurs appariés : 1,8 % versus 5,6 % (p=0,01). Il existait une différence significative de prise en charge médicamenteuse de la BPCO entre les groupes, seulement 18 % des patients CPB+BPCO bénéficiant d’un traitement contre 74 % dans le groupe BPCO seule (p=0,001).
Dans notre étude, l’emphysème pulmonaire ne semble pas être un facteur favorisant l’apparition d’un CBP. La présence d’un emphysème ne serait donc pas une caractéristique conduisant à la réalisation d’un dépistage du CBP chez un fumeur.
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Publié par Elsevier Masson SAS.