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Pneumopathie infiltrante diffuse aiguë d’origine médicamenteuse à la pipéracilline - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.338 
N. Paris 1, M. Gonzalez Estevez 2, E. Surmei Pintilie 3, A. Masquelier 2, S. Khung 4, H. Porte 3, C. Fournier 1,
1 Clinique de pneumologie, CHU de Lille, Lille, France 
2 Clinique d’anesthésie–réanimation cardiothoracique et vasculaire, CHU Lille, Lille, France 
3 Clinique de chirurgie thoracique, CHU de Lille, Lille, France 
4 Service de radiologie thoracique, CHU de Lille, Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Devant un tableau de pneumopathie interstitielle aiguë il faut évoquer une pneumopathie médicamenteuse. Après élimination des diagnostics différentiels les plus fréquents (infectieux, cardiaque, etc.), seule une démarche systématique d’analyse des traitements pris oriente vers l’étiologie médicamenteuse.

Méthodes

Nous rapportons le cas d’un homme de 39 ans, hospitalisé pour résections de nodules pulmonaires dans le cadre d’un suivi de néoplasie bronchique. Le patient présentait en postopératoire un sepsis lié à une pneumopathie infectieuse non documentée, traitée en probabiliste par piperacilline–tazobactam. Malgré une amélioration initiale, une dégradation rapidement progressive de son état respiratoire nécessitait une intubation oro-trachéale avec FIO2 80 % à 5jours d’antibiothérapie. Le scanner thoracique retrouvait alors un syndrome interstitiel diffus à type d’infiltrats en verre dépoli et de crazy paving associé à l’apparition de condensations controlatérales au foyer de pneumopathie infectieuse initiale. Le LBA montrait une alvéolite à 360 000 éléments/mL avec 29 % de macrophages, 16 %, de lymphocytes, 26 % de neutrophiles, 29 % d’éosinophiles, un score de Golde<10. On notait l’apparition concomitante d’une hyperéosinophilie sanguine à 2800/mm3. Tous les prélèvements infectieux étaient négatifs. La consultation du site pneumotox et l’analyse des thérapeutiques du patient confortait l’idée d’une cause médicamenteuse de cette atteinte pulmonaire, et permettait de suspecter la pipéracilline sur la chronologie.

Résultats

Après arrêt de la pipéracilline, l’état respiratoire du patient s’améliorait rapidement avec diminution franche des besoins en oxygène ; possibilité d’extubation dans les quatre jours. L’hyperéosinophilie sanguine chutait alors de 50 % en moins de 48heures, pour se normaliser à la sortie d’hospitalisation. L’amendement rapide, aussi bien clinique que radiologique, nous faisait retenir le diagnostic de pneumopathie infiltrante diffuse médicamenteuse à la pipéracilline.

Conclusion

Les pneumopathies infiltrantes diffuses aiguës médicamenteuses restent un diagnostic difficile qui ne peut être posé que s’il est évoqué. Le site pneumotox apporte une aide majeure à cette démarche diagnostique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A143 - janvier 2017 Retour au numéro
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