Impact de la dénutrition chez les patients atteints de BPCO sur la tolérance à l’effort - 11/01/17

La sévérité de l’atteinte respiratoire est le facteur pronostique le plus solidement établi dans la BPCO. Cependant, d’autres facteurs, participent à l’impact global de la maladie notamment l’état nutritionnel. Notre étude a pour objectif d’identifier cet impact sur la tolérance à l’effort.

Nous avons réalisé une étude prospective faisant inclure 50 patients suivis pour BPCO. Ont été recueillies toutes les données épidémiologiques, cliniques et fonctionnelles. La fatigue a été évaluée en utilisant le CAFS score (COPD and Asthma Fatigue Scale). Le score CAFS comporte 20 items notés chacun de 0 à 5, avec un total allant de 0 à 100. Un score élevé témoigne d’une sensation de fatigue importante.

Il s’agit de 50 patients avec une prédominance masculine et un âge moyen estimé à 71±12 ans. Tous nos patients sont tabagiques avec une intoxication à 69±23 PA. Les comorbidités observées sont le diabète 15 %, les maladies cardiovasculaires 65 %, le cœur pulmonaire chronique 18 % et les maladies thromboemboliques 9 %. Trente pour cent de nos patients sont au stade d’insuffisance respiratoire chronique mis sous oxygénothérapie de longue durée dans 28 % des cas. Tous nos patients sont classés sévères selon la classification Gold 2015 : stade C 24 %, stade D 76 %. Notre étude trouve que la valeur moyenne du IMC est à 17±5kg/m² avec une dénutrition (IMC<18kg/m²) notée chez 43 patients (86 %). Chez ces patients, le CAT score est élevé (35), la dyspnée est plus importante (MMRC=4), la paO₂ à l’état de base est plus faible (52mmhg), le VEMS est plus bas (480mL), l’anémie est retrouvée chez 80 % des patients et le nombre d’exacerbations par an est plus élevé. Par conséquent, chez ces patients, le retentissement sur la tolérance à l’effort est important avec un CAFS score élevé (>70) et est négativement corrélé au IMC.

Notre étude statistique montre que la dénutrition affecte négativement la qualité de vie des patients avec BPCO notamment la tolérance à l’effort. De ce fait, une prise en charge multidisciplinaire s’impose incluant nécessairement une nutrition saine et adéquate.