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Éducation thérapeutique chez le BPCO analphabète - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.392 
J. Nemmar
 Pneumologue, Alger, Algérie 

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Résumé

Introduction

L’éducation thérapeutique fait partie intégrante du traitement personnalisé du malade chronique. L’objectif de l’étude est d’évaluer le niveau d’éducation thérapeutique acquis chez un groupe de BPCO analphabètes et mettre en évidence les insuffisances sur lesquelles il serait utile d’agir davantage.

Méthodes

Étude monocentrique rétrospective chez 22 cas de BPCO, dont 10 hommes et 12 femmes. La moyenne d’âge est de 72,9 ans. Les patients ont reçu au préalable une information, répétée au moins une fois, portant sur des notions de base à savoir : - l’annonce du diagnostic avec traduction en arabe dialectale du sens de « bronchopneumopathie chronique obstructive », - la cause de la maladie (selon les cas : tabac, biomasse…), - sa nature chronique, - intérêt et indication des médicaments (traitement de fond et de secours), - apprentissage des techniques d’utilisation des dispositifs inhalés, - recommandation d’avoir une activité physique régulière (la marche) et explication de son intérêt. Les acquis sont vérifiés à travers des questions/réponses lors des rendez-vous de suivi.

Résultats (1) Comment s’appelle votre maladie ? Trente et un pour cent ont répondu « asthme », 27 % « allergie », 22 % « ne sait pas », 9 % « maladie du poumon », 4 % « maladie chronique » et 0 % BPCO. (2) Quelle est sa cause ? Dix-sept pour cent de réponses (correctes) entre « tabac » et « biomasse », 27 % « ne sait pas », 50 % autres réponses : exposition aux poussières, froid, etc. (3) Localiser l’organe malade ? Soixante pour cent « thorax », 40 % « poumon » et 0 % bronches. (4) S’agit-il d’une maladie chronique ? Quatre-vingt-un pour cent « oui », 4 % « peut-être », 13 % « ne sait pas ». (5) Doit-on là prendre en charge au quotidien ? Quatre-vingt-six pour cent « oui », 4 % « selon symptômes », 4 % « oublie souvent », 4 % « ne sait pas ». (6) Différencier traitement de fond et traitement de secours : 68 % savent bien distinguer entre les deux catégories. (7) Utilisation correcte des dispositifs inhalés : 79 % des cas de bonne utilisation, tout dispositif confondu. L’utilisation incorrecte est notée principalement avec l’aérosol doseur (spray). (8) Activité physique : 54 % déclarent pratiquer la marche régulièrement. Trente et un pour cent connaissent l’intérêt mais ne pratiquent pas pour motifs divers (arthrose, majoration de dyspnée…), 13 % ne savent pas que c’est bénéfique.

Conclusion

L’acquisition de notions d’éducation thérapeutique est possible chez le patient analphabète, à travers des messages simples et répétés. Certaines connaissances semblent toutefois plus difficiles à assimiler, notamment le nom (à 4 termes) de la maladie. Pour une communication optimale autour de la BPCO, il serait opportun que les sociétés savantes, en leur qualité d’experts et connaisseurs des particularités socio-culturelles des populations, proposent des dénominations en langues locales, facilement assimilables par le malade peu ou pas instruit. Le médecin généraliste devrait prendre part à ce processus, qui vise à faire mieux connaître cette pathologie, en passe de devenir la 3e cause de mortalité dans le monde.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A165-A166 - janvier 2017 Retour au numéro
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