La tuberculose demeure un problème majeur de santé publique au niveau mondial. L’apparition de cas de plus en plus croissant de tuberculose multirésistant (TB-MR) complique la lutte antituberculeuse. Le traitement appliqué au Burkina-Faso est un régime long (RL) de 21 mois, qui est onéreux, contraignant aussi bien pour les patients que pour le personnel de santé. En 2013, le Burkina-Faso a intégré un essai clinique pour l’expérimentation d’un régime court (RC) de traitement de 9 mois.
Il s’agit d’une étude comparative rétrospective de 2 cohortes de patients qui ont été suivi pour TB-MR du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, dans les services de pneumologie des CHU Yalgado-Ouédraogo et Souro-Sanou. L’objectif de cette étude était de comparer l’efficacité et la tolérance du RL versus RC de la TB-MR au Burkina-Faso. La première cohorte était sous RL à base de pyrazinamide, de kanamycine, de lévofloxacine, d’éthionamide et de cyclosérine. La deuxième cohorte était sous RC à base de kanamycine, de moxifloxacine, de prothionamide, d’isoniazide, de clofazimine, d’éthambutol et de pyrazinamide.
Au total, 80 patients ont été inclus dans l’étude : 47 patients sous RL et 33 patients sous RC. Les patients sous RL avaient plus d’antécédents d’échec au retraitement que chez ceux sous RC (p=0,00). Au cours du suivi, les patients sous RC avaient une moyenne de poids supérieure à celle des patients sous RL. Il n’y avait pas significativement plus de patients présentant des effets indésirables sous RC (51,5 %) que sous RL (51,1 %), cependant ces effets indésirables étaient moins graves dans le RC. Tous les patients sous RC avaient une bascilloscopie négative au contrôle des 3 derniers mois de traitement. Le nombre de décès a été plus élevé chez les patients sous RL que ceux sous RC (p=0,00). On notait significativement plus de succès thérapeutique avec le RC (87,9 %) qu’avec le RL (51,1 %) (p=0,00).
Le régime thérapeutique de 9 mois au Burkina-Faso donne des résultats globaux satisfaisants, ce protocole d’introduction récente a été validé par l’OMS, cependant, il nous paraît nécessaire de continuer un suivi très rigoureux des patients afin d’améliorer leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2016
Publié par Elsevier Masson SAS.