L’adénocarcinome est le type de cancer pulmonaire le plus fréquent. La plupart du temps découvert au stade avancé, il est par conséquent de mauvais pronostic. La recherche d’anomalies moléculaires comme la mutation du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) permet le traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase ciblant l’EGFR. L’objectif de notre étude était de comparer la survie globale chez les patients présentant un adénocarcinome pulmonaire de stade avancé selon la présence ou l’absence de mutation de l’EGFR.
Il s’agissait d’une étude observationnelle, rétrospective, multicentrique en région Picarde dont l’objectif principal était d’évaluer la survie globale de l’ensemble de la population et pour le sous-groupe des patients ayant la mutation EGFR. Les objectifs secondaires étaient de décrire cette sous-population de patients EGFR et d’évaluer la survie sans progression. Les patients éligibles étaient ceux qui avaient bénéficié d’une recherche de mutation EGFR par la plateforme de biologie moléculaire du CHU d’Amiens. Parmi eux ont été inclus les patients qui présentaient un adénocarcinome pulmonaire de stade IV ou IIIB ne pouvant bénéficier d’un traitement locorégional.
Entre janvier 2012 et juin 2015, une recherche de la mutation EGFR a été réalisée chez 631 patients. Un total de 186 patients ont été inclus et analysés. Le délai d’obtention du résultat de l’analyse moléculaire était de 16,5jours. Il a été retrouvé 22 patients avec une mutation positive soit 11,6 %. La mutation était plus fréquente chez les femmes et les non-fumeurs (p<0,0001). La mortalité à 1 an était de 80 %. La médiane de survie globale était de 8,7 mois et celle de la survie sans progression de 7,1 mois. Une amélioration significative de la survie globale était retrouvée chez les patients mutés (19,2 mois IC 95 % [6,4–9,9] versus 8,2 mois IC 95 % [4,8–33,5], p=0,013). Cette amélioration était aussi constatée en termes de survie sans progression avec un gain de 2,3 mois (p=0,023). La survie globale était significativement améliorée lorsque le Performance Status était à 0 (p=0,0001). Une tendance à une réponse objective plus fréquente parmi les patients mutés mais non significative a été retrouvée (61 % versus 39 % p=0,587).
La mutation de l’EGFR confère une amélioration de la survie globale et de la survie sans progression chez les patients présentant un adénocarcinome bronchique de stade avancé.
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Publié par Elsevier Masson SAS.