Les anti-TNFα constituent une avancée dans le traitement de plusieurs maladies inflammatoires. Cependant, ce traitement expose à la survenue de la tuberculose. De nombreuses recommandations internationales ont permis de diminuer ce risque en se basant sur l’IDR à la tuberculine ; à ce jour, elles ne font pas appel aux tests sérologiques (IGRA). Le but de notre travail est de déterminer les conséquences de l’utilisation de ce test sur la fréquence de prescription de chimioprophylaxie antituberculeuses chez des patients candidats à une biothérapie.
Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 2 ans (2014–2015) dans un service de pneumologie. Tous les patients candidats à une biothérapie (anti-TNF alpha) ont bénéficié du test Quantiféron. Nous avons précisé le résultat de ce test ainsi que le diagnostic final et la décision thérapeutique.
Au total, 93 patients ont eu un prélèvement pour le test Quantiféron, repartis en 60 femmes et 33 hommes. L’âge moyen était de 48,5 ans [22–76 ans]. Il s’agissait d’une polyarthrite rhumatoïde (70,9 %), d’une spondylarthropathie (22,5 %) et d’une sclérodermie systémique (6,6 %). Le rhumatisme inflammatoire chronique évoluait en moyenne depuis 10,5 ans. Au moment du prélèvement, 61,2 % recevaient du méthotrexate, 29 % de la salazopyrine et 74,1 % une corticothérapie. Tous les patients étaient vaccinés par le Bacille de Calmette et Guérin à la naissance. Trois patients avaient un antécédent de TB pulmonaire traitée. Aucun cas de contage tuberculeux n’a été relevé. Le test Quantiféron était positif chez 39 patients (41,9 %). Tous ces patients ont bénéficié d’une enquête tuberculeuse comportant la recherche de BK trois jours de suite dans les expectorations, ainsi que d’une radiographie du thorax. Au terme de ce bilan, aucun cas de tuberculose pulmonaire évolutive n’a été diagnostiqué. Le diagnostic de TB latente a été retenu, ils ont été mis sous chimioprophylaxie antituberculeuse (rifampicine–isoniazide) pour une durée de 3 mois. La biothérapie a été initiée 4 semaines après.
L’utilisation et l’interprétation du test quantiféron dans un pays endémique et chez des sujets vaccinés doit faire l’objet de travaux à plus grande échelle visant à proposer des recommandations adaptées fondées sur le risque de tuberculose latente.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2016
Publié par Elsevier Masson SAS.