Durant l’exercice intense, les muscles respiratoires (MR) se fatiguent de manière importante et concurrencent les muscles locomoteurs pour l’utilisation d’O2 ce qui contribue à la limitation de l’exercice [1Dempsey J.A., Romer L., Rodman J., Miller J., Smith C. Consequences of exercise-induced respiratory muscle work Respir Physiol Neurobiol 2006 ; 151 : 242-250 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. L’entraînement de ces muscles (EMR) améliore la performance physique au cours de l’exercice chez les sujets sains et chez les patients souffrant de pathologies cardiorespiratoires. Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer ses effets [2McConnell A.K., Romer L.M. Respiratory muscle training in healthy humans: resolving the controversy Int J Sports Med 2004 ; 25 : 284-293
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Ceux-ci incluent une augmentation de l’efficience respiratoire et une diminution de la fatigue des MR parallèle à un retardement de l’apparition du métaboreflex. Cependant, ces mécanismes restent spéculatifs et aucun consensus n’existe encore. Ainsi, le but de ce travail était d’étudier l’effet d’EMR sur les réponses ventilatoires et l’oxygénation des muscles intercostaux au cours d’un effort maximal (Fig. 1).
Vingt-quatre sujets entraînés (EMR=13 et CON=11) ont effectué un test incrémental maximal (TIM) avant et après 5 semaines d’EMR. Les pressions maximales inspiratoires (PI max.) et expiratoire (PE max.) ont été mesurées avant et après chaque TIM afin d’évaluer la fatigue des MR. L’EMR de 15′ réalisé sous forme intermittente (5′/2,5′), consiste à respirer contre une charge résistive fixée à 60 % de la PI max. (5 j/sem). Les réponses ventilatoires ont été mesurées à l’aide d’un analyseur de gaz portable et l’oxygénation des muscles intercostaux à l’aide de la NIRS.
Les résultats montrent une diminution de la fatigue des MR induite par l’exercice suite à l’EMR sans différence significative observée chez le groupe CON (Tableau 1). Nos résultats montrent aussi une baisse de la désoxygénation des muscles intercostaux (60–100 % VMA) et de la magnitude de déclin de la ré-oxygénation (80–100 % VMA). La cinétique de la VO2 globale (60–80 % VMA) et de la ventilation (60–100 % VMA) ont été également diminuées à la suite de l’EMR (p<0,05). En revanche, aucun effet de l’EMR sur la VMA ni sur la VO2max n’a été observé.
L’EMR réduit la fatigue des MR induite par l’exercice incrémental. Ceci pourrait refléter la diminution de l’utilisation de l’O2 au niveau des muscles intercostaux et la diminution de la cinétique de la ventilation et de la VO2 globale lors du TIM.
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Publié par Elsevier Masson SAS.