La dénutrition est si communément associée à la maladie tumorale qu’elle est considérée comme partie intégrante de cette pathologie. L’objectif de notre travail était de mettre en évidence l’impact de la dénutrition sur la survie, l’efficacité et la toxicité de la chimiothérapie chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules (CBPNPC) aux stades avancés.
Étude rétrospective incluant 60 cas suivis pour un CBPNPC stade IIIB et IV. On avait procédé à une évaluation de l’impact de la dénutrition sur la survie selon différents marqueurs de dénutrition (perte de poids (PDP) >10 %, indice de masse corporelle IMC≤18,5 kg/m2, albuminémie ≤35g/dl et le Nutritional Risk Index (NRI) ≤100.
L’âge moyen était de 59 ans ; tous les patients étaient de sexe masculin. Un performans status (0–1) était rapporté dans 92 % des cas. Le tabagisme était noté chez 90 % des patients. Le type histologique le plus fréquent était l’adénocarcinome dans 23 cas (38 %) suivi par le carcinome épidermoïde dans 15 cas (25 %). Au moment du diagnostic, 28 % et 72 % des patients étaient respectivement stade IIIB et IV. La dénutrition était un événement fréquent dans cette population : 22 % des patients présentaient une PDP de plus de 10 %, 14 % avaient un IMC inférieur à 18,5 kg/m2, 55 % des patients avaient un taux d’albumine inférieur à 35g/l et 100 % des patients avaient un score NRI<100. Trente-sept patients (74 %) avait une dénutrition modérée à sévère selon le NRI (NRI<97,5). L’anémie et la lymphopénie étaient associées de façon statistiquement significative à l’hypoalbuminémie (respectivement p=0,002 ; p=0,001). L’anémie était également associée au score NRI (p=0,001). La médiane de survie globale était significativement moindre pour les patients dénutris selon l’IMC (2,65 mois versus 6,95 mois [p<0,0003]), le taux d’albumine (4,45 mois versus 8,42 [p<0,0002]) et le NRI (4,67 mois et 9,12 mois [p<0,001]). La dénutrition (évaluée selon la PDP, l’albuminémie, l’IMC et le NRI) n’était pas associée de façon significative à une augmentation de la fréquence de la toxicité de la chimiothérapie.
Notre étude démontre que la dénutrition est un événement fréquent et constitue un facteur de mauvais pronostic et de survie moindre chez les patients atteints de CBPNPC aux stades avancés.
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Publié par Elsevier Masson SAS.