Sarcoïdose médiastino-pulmonaire au-delà de la cinquantaine : y a-t-il des particularités ? - 31/01/18

La sarcoïdose médiastino-pulmonaire (SMP) est une granulomatose systémique de cause inconnue très polymorphe. Classiquement, c’est une pathologie du sujet jeune avec un pic d’incidence à la 3^e décade de la vie, néanmoins, un début tardif n’est pas rare. Le but de notre travail est de déterminer les particularités cliniques et évolutives de la SMP au-delà de l’âge 50 ans.

Étude rétrospective colligeant les dossiers de 52 patients (pts) suivis dans notre service pour SMP entre 2000 et 2015. Nous avons comparé 2 groupes (G) : G1 : 28 pts âgés de 50 ans et plus, G2 : 24 pts âgés de moins de 50 ans.

L’âge moyen était respectivement de 60,79 et 38,79 ans avec nette prédominance féminine plus marquée pour le G1 (2/26 vs 9/15, p : 0,015). Le G1 était moins fumeur (p : 0,07) et avait plus d’antécédents d’HTA (p : 0,023). Les 2 groupes étaient comparables en termes de toux, de dyspnée, de signes généraux et de symptômes extra-respiratoires. La douleur thoracique tend à être plus fréquemment notée chez le G2 (p : 0,08). La découverte fortuite de la maladie était l’apanage de 5 pts du G1 (17,9 %, p : 0,05). Les râles crépitants étaient notés uniquement dans le G1 (32,1 %, p : 0,003). Ces mêmes pts, avaient plus d’atteintes cutanées (42,9 % vs 12,5 %, p : 0,016). Sur le plan radiologique, le stade 3 pour les pts du G1 et le stade 2 pour ceux du G2 étaient statistiquement plus retrouvés (p : 0,036 pour les 2). La preuve histologique était plus souvent obtenue dans le G1 (85,2 % vs 62,5 %, p : 0,06). Cela pourrait être expliqué par la fréquence de l’atteinte extra-thoracique (59,3 % vs 40,7 %). La calcémie était normale chez tous les pts du G1 et chez 50 % du G2 (p : 0,023). Ceux-ci avaient une hypercalciurie dans 50 % des cas (p : 0,023). Dans le LBA, bien que l’alvéolite tend à être moins importante dans le G1 (328 000 vs 462 000), la lymphocytose est significativement plus élevée (83,3 % et 50 %, p : 0,018). En dehors de la pao₂ moyenne qui était significativement plus basse dans G1 (76,9 vs 83,8mmHg, p : 0,034), il n’a pas été démontré de différence significative en termes de retentissement fonctionnel respiratoire, de modalités thérapeutiques et d’évolution entre les 2 groupes.

Peu d’études se sont intéressées aux spécificités de la SMP au-delà de 50 ans. Notre étude confirme conjointement aux données de la littérature la prépondérance féminine, et la fréquence de l’atteinte extra-thoracique notamment cutanée.