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Facteurs prédictifs de recours à la ventilation non invasive au cours de l’exacerbation aiguë de BPCO - 31/01/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2017.10.460 
M. Kacem , I. Bachouche, B. Ben Bdira, N. Belloumi, F. Chermiti, S. Fenniche
 Service de pneumologie 4, hôpital Abderrahmen-Mami de pneumo-phtisiologie, Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le recours à la ventilation non-invasive (VNI) au cours d’une exacerbation aiguë (EA) sévère de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a fait preuve de ses bénéfices. Des études menées visent à repérer d’avance les patients dont le pronostic est plus réservé, étant plus prédisposés à faire des exacerbations sévères voire mortelles, nécessitant souvent une ventilation mécanique.

Méthodes

Étude rétrospective de 60 dossiers de patients BPCO, suivis dans notre service et ayant été hospitalisés pour une EA entre 2014 et 2017. L’indication de la VNI a été posée sur les signes cliniques et les résultats de la gazométrie (Ph<7,35 et/ou PaCO2>45mmHg). Deux groupes ont été individualisés et comparés : G1 : malades ayant nécessité la VNI G2 : malades n’ayant pas nécessité la VNI.

Résultats

Soixante patients (100 % de sexe masculin, âge moyen 65,5 ans) ont été inclus. Tous tabagiques avec une consommation moyenne de 67 paquets/année. Parmi eux, 73,3 % avaient des comorbidités : diabète (23,3 %), HTA (26,7 %), pathologie cardio-vasculaire (23,3 %). La BPCO était classée : groupe B (3,3 %), C (36,7 %) et D (55 %) avec une obstruction sévère (Gold 3–4) chez 73,3 % des patients. Parmi nos patients, 17 sujets soit 28,3 % ont eu recours à la VNI (G1). La durée moyenne d’hospitalisation était de 16,4jours pour G1 vs 10jours pour G2. Parmi les comorbidités, le diabète était plus fréquemment associé à l’EA hypercapnique (41,2 % dans G1 VS 16,3 % dans G2 ; p=0,04). La dyspnée à l’état de base classée mMRC2 était corrélée avec les EA hypercapniques (88,2 % de G1 VS 48,8 %, p=0,04). De même pour le degré d’obstruction bronchique : 94,1 % de G1 classés Gold 3 ou 4 (VS 65,1 % du G2, p=0,02). Des antécédents de ventilation mécanique invasive ont été retrouvés chez 23,5 % de G1 (p=0,05) avec un séjour en réanimation chez 70,6 % (VS 2,3 %, p<0,05). Les patients IRC sous oxygénothérapie longue durée (OLD) ont nécessité la VNI avec un pourcentage de 70,6 % (VS 16,3 % de G2, p=0,08). La non-observance du traitement a été observée chez 52,9 % de G1 (VS 27,9 %, p=0,06).

Conclusion

Les patients atteints de BPCO qui sont multi-tarés notamment diabétiques, très symptomatiques, ayant une obstruction sévère, au stade d’IRC sous OLD avec des antécédents de séjour en réanimation et d’intubation semblent être plus prédisposés à présenter des EA sévères hypercapniques. Une prise en charge globale multidisciplinaire de la BPCO permet de réduire la fréquence de ces EA hypercapniques et d’améliorer le pronostic de la maladie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 35 - N° S

P. A202 - janvier 2018 Retour au numéro
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