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Automédication à visée anticancéreuse par Corossol (Annona Muricata L.) dans le cancer bronchopulmonaire à la Réunion - 31/01/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2017.10.532 
D. Moreau 1, , E. Huchot 2, V. Gazaille 3, R. Rossanaly-Vasram 2, M. Andre 3
1 Service de pneumologie, Saint-Denis, France 
2 Service de pneumologie, Saint-Pierre, Réunion 
3 Service de pneumologie, Saint-Denis, Réunion 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le recours aux médecines complémentaires et alternatives (MCA) chez les patients atteints de cancer en association avec les traitements conventionnels a augmenté ces dernières années. Annona Muricata L., aussi appelé Corossolier est un arbre fruitier cultivé dans les pays tropicaux. Ses fruits, ses feuilles, ses graines et ses racines ont des usages multiples en médecine traditionnelle. Certaines études in vitro ont montré que l’extrait de feuilles, composé d’annonacae était capable d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses du colon et du poumon [1]. La description d’effets anticancéreux possibles et l’accessibilité du produit incitent les patients à consommer ce produit en automédication. L’objectif est de déterminer le taux d’usage du corossol à visée anticancéreuse chez les patients traités pour un cancer bronchopulmonaire.

Méthodes

L’étude a été réalisée dans deux services d’oncologie thoracique du CHU de la Réunion. Le questionnaire était administré en face à face chez tous les patients présentant un cancer bronchopulmonaire tous stades confondus traités par chimiothérapie ou immunothérapie sur une période de 6 mois. L’usage des plantes médicinales était recueilli. En cas d’usage de corossol, le mode et la fréquence d’utilisation, l’effet recherché, les sources de connaissance du produit et l’approvisionnement étaient précisés.

Résultats

Cent questionnaires ont été recueillis. Soixante-sept patients consomment du corossol. Dans 53,7 % des cas, cette consommation est à visée anticancéreuse. Elle est régulière chez 25 patients. L’ingestion sous forme de feuilles bouillies et bues en tisane est la plus répandue (69,5 %). L’approvisionnement est quasi-exclusivement local.

Conclusion

Un quart des patients traités par chimiothérapie pour un cancer bronchopulmonaire à la Réunion consomment de manière régulière du corossol à visée anticancéreuse. Les conséquences de cette consommation, interactions médicamenteuses ou effets secondaires méritent d’être identifiés. Cet usage est favorisé par une longue tradition d’utilisation des plantes médicinales et par la disponibilité du produit. Il s’inscrit dans un contexte plus global d’utilisation des MCA chez les patients atteints de cancer et du développement de l’accès à l’information sur internet.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 35 - N° S

P. A229-A230 - janvier 2018 Retour au numéro
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