Dans la population adulte française, la prévalence de l’asthme est estimée approximativement à 7 % ; environ 10 % des asthmatiques ont un asthme sévère, avec une morbidité plus élevée et un besoin plus important de recours aux soins. Le benralizumab est un anticorps monoclonal, humanisé, non fucosylé, ciblant le récepteur α de l’interleukine 5. Dans les études de phase III, le benralizumab a conduit à une diminution significative des exacerbations d’asthme, une augmentation du fonction pulmonaire et une amélioration du contrôle de l’asthme chez les patients avec un asthme sévère à éosinophiles, non contrôlé. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence des patients susceptibles d’être traités par benralizumab et de définir leurs caractéristiques cliniques.
La cohorte obstruction bronchique et asthme (COBRA) est une cohorte française de patients suivis tous les 6 mois pendant 10 ans. Les patients inclus dans cette analyse étaient des adultes avec un asthme sévère (GINA 4/5), un dosage d’éosinophiles sanguins documenté et des données disponibles sur 24 mois (12 mois avant et après l’inclusion). L’extraction des données a eu lieu le 9 décembre 2015. Les patients susceptibles de recevoir du benralizumab étaient définis par≥2 exacerbations dans les 12 mois précédents, un taux d’éosinophiles sanguins≥300/μL et un traitement par forte dose de corticoïdes inhalés/β-2-agoniste de longue durée d’action à l’entrée dans la cohorte.
La base de données COBRA incluait 1081 patients. Parmi les 441 patients remplissant les critères d’inclusion de cette analyse, 85 (19,3 %) répondaient aux critères d’éligibilité du benralizumab. À l’inclusion dans l’étude, les patients éligibles au benralizumab comparativement à ceux ne remplissant pas les critères d’éligibilité avaient un VEMS moins élevé (69,8 % de la valeur prédite [déviation standard (DS) 18,3] vs 74,4 % [DS 22,9]) et un moins bon contrôle de l’asthme (optimal dans 4,7 % vs 19,5 %). Pendant la période de suivi de 12 mois, la population éligible au benralizumab vs la non-éligible présentait une fréquence plus élevée d’exacerbations d’asthme (3,9 [DS 8,6] vs 2,5 [DS 6,3]) et d’hospitalisations (0,19 [DS 0,66] vs 0,11 [DS 0,48]).
Environ 20 % des asthmatiques sévères étaient éligibles au benralizumab et se caractérisaient par une obstruction bronchique plus importante, un plus mauvais contrôle de l’asthme et une fréquence plus élevée d’exacerbations et d’hospitalisations pendant la période de suivi.
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Publié par Elsevier Masson SAS.