Le pronostic de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) reste très sombre malgré les nouveaux traitements anti-fibrosants. Ces patients présentent souvent des évènements respiratoires nocturnes (désaturations [1Kolilekas, Manali, Vlami, et al. Sleep oxygen desaturation predicts survival in idiopathic pulmonary fibrosis J Clin Sleep Med 2013 ;
Cliquez ici pour aller à la section Références], syndrome d’apnées du sommeil [SAOS] [2Lancaster, Mason, Parnell, et al. Obstructive sleep apnea is common in idiopathic pulmonary fibrosis Chest 2009 ;
Cliquez ici pour aller à la section Références]) qui pourraient influencer ce pronostic, soit directement soit par le développement d’une hypertension pulmonaire (HTP). L’objectif principal est de rechercher les associations entre les évènements respiratoires nocturnes et l’HTP chez des patients atteints de FPI.
Nous avons recruté prospectivement des patients avec un diagnostic de FPI confirmé au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire, et après exclusion des patients traités par oxygénothérapie au long cours. Le bilan comportait une polysomnographie, un bilan fonctionnel respiratoire et une échocardiographie transthoracique. Un seuil de pression artérielle pulmonaire systolique >35mmHg était retenu pour le diagnostic d’HTP. Un diagnostic de SAOS modéré à sévère était retenu si l’index d’apnées-hypopnées (IAH) était >15/heure de sommeil.
Au total, 28 patients ont été inclus dans l’analyse. L’âge moyen était de 71±9 ans. Un SAOS modéré à sévère était présent chez 15 patients (54 %) et une HTP chez 13 patients (46 %). La proportion de patients apnéiques était comparable chez les patients avec ou sans HTP (54 % vs 46 %, p=0,579). En revanche, chez les patients avec HTP la durée d’hypoxémie nocturne (% de temps de sommeil <90 %) était plus longue (29±31 % vs 07±12 %, p=0,026). Cette durée de désaturation nocturne plus longue était aussi associée à une saturation de fin de test de marche plus basse (r=−0,936, p=0,016). L’indice de masse corporelle n’était pas corrélé à l’IAH (r=0,208, p=0,29), mais à l’index de désaturation nocturne (r=0,404, p=0,033).
Ces résultats suggèrent un lien étroit entre la désaturation à l’effort, la désaturation nocturne et l’existence d’une hypertension pulmonaire, mais sans lien avec les évènements apnéiques. L’évaluation de l’intérêt du traitement de ces évènements respiratoires nocturnes reste à préciser.
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Publié par Elsevier Masson SAS.