L’accoutumance orale ultra-rapide aux anti-tuberculeux peut constituer une bonne alternative thérapeutique permettant une réintroduction d’un anti-tuberculeux majeur indispensable. Le risque d’échec du protocole de désensibilisation marqué par la survenue de réaction allergique au cours de l’induction de la tolérance est important à évaluer. Notre but est de préciser les facteurs prédictifs d’échec de l’accoutumance orale ultra-rapide aux anti-tuberculeux de 1re ligne.
Étude rétrospective multicentrique (2003 et 2017) incluant les cas d’accoutumance ultra-rapide aux anti-tuberculeux de 1re ligne. L’accoutumance orale, menée en milieu hospitalier, à proximité d’un plateau d’urgence et après consentement du patient avait consistait en l’administration de doses croissantes du médicament toutes les 15mn jusqu’à atteindre la dose thérapeutique recommandée.
Trente-quatre désensibilisations étaient réalisées chez 28 patients (15 hommes, 13 femmes) âgés entre 13 et 76 ans. L’accoutumance ultra-rapide rapide était indiquée pour la rifampicine chez 18 patients, pour l’isoniazide chez 7 patients, pour le pyrazinamide chez 7 patients et pour l’éthambutol 3 patients. Les indications étaient des réactions immunoallergiques à type d’urticaire (n=18), d’érythrodermie (n=1), d’anaphylaxie et d’angioedème dans respectivement 4 et 3 cas et d’érythème maculopapuleux (n=2). Le délai moyen de l’accoutumance par rapport à la réaction allergique était de 18jours. L’échec de l’accoutumance était déclaré dans 10 cas (29,4 %) : 4 cas rifampicine (n=4) ; pyrazinamide (n=4), éthambutol (n=1) et isoniazide (n=1). L’échec de l’accoutumance était corrélé au type de la réaction allergique : œdème de Quincke (n=3, p=0,02), au choc anaphylactique (n=3 ; p<0,01) et la sévérité de la réaction d’hypersensibilité initiale : grade III ou IV (n=7 ; p=0,03). Par contre, l’échec de l’accoutumance n’était pas corrélé à l’âge, au sexe, au délai de la réalisation de l’accoutumance et la localisation de la tuberculose.
Les patients ayant présenté des réactions sévères sont plus à risque d’échec de la désensibilisation.
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Publié par Elsevier Masson SAS.