En Tunisie, le traitement de la tuberculose (TB) active par l’association de drogues fixes (ADF : H75mg, R150mg, Z275mg) et E400mg) remonte à juillet 2009. Le profil toxicité hépatique liée à l’ADF est mal défini. Notre but est de déterminer les facteurs prédictifs de survenue de troubles hépatiques liés au traitement par l’ADF au cours de la TB active.
Étude multicentrique comparative (2010–2017) sur dossiers de patients suivis pour tuberculose active à l’hôpital A. Mami-Ariana et traités par l’ADF (isoniazide75mg+rifampicine 150mg+ethambutol 275mg et pyrazinamide 400mg).
Parmi 402 cas de TB colligés, les troubles hépatiques rapportés dans 66 cas liés à l’ADF représentaient 15,9 % des effets indésirables. La moyenne d’âge de la population étudiée était de 40±19 ans avec une prédominance masculine (61,7 %). Le délai moyen d’installation des troubles hépatique varie de sept et 60jours. La cytolyse souvent modérée est rapportée dans 89 % des cas et associée à une cholestase dans 4 cas. Une insuffisance hépatocellulaire était notée dans 4 cas. Une hépatite fulminante était rapportée dans 2 cas. Cette hépato-toxicité était corrélée au sexe masculin (n=60 ; p<0,05) et à l’éthylisme (n=49 ; p=0,05). Après arrêt de l’ADF, le délai moyen de normalisation du bilan hépatique était de 8jours. La comparaison du dosage de l’ADF par rapport aux drogues séparées avait conclu à un surdosage dans 49 cas. L’origine immunoallergique était retenue dans 17 cas. La conduite à tenir après normalisation du bilan hépatique était : traitement par H+ R+ Z+ E (n=43) ; H+ R+ E pendant 9 mois (n=19) et l’association d’anti-TB 2e ligne (n=4).
La prise en charge des troubles hépatiques dus à l’ADF est complexe et impose la modification du schéma thérapeutique sous surveillance hospitalière stricte.
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Publié par Elsevier Masson SAS.