Bien qu’elle affecte principalement les poumons, la BPCO est de par sa chronicité et sa physiopathologie une véritable maladie systémique à l’origine de multiples comorbidités. Parmi ces comorbidités, la dénutrition est à l’origine d’une augmentation de la morbi-mortalité de la maladie. Il a été précédemment suggéré que la malnutrition serait plus fréquente au cours de l’emphysème. L’objectif de cette étude était de vérifier ces données dans une population de patients tunisiens atteints de BPCO.
Il s’agit d’une étude transversale, comparative, menée au service de pneumologie du CHU La Rabta à Tunis. Les patients suivis pour une BPCO à l’état stable ont été inclus. Tous les patients ont eu une évaluation de la dyspnée selon l’échelle du mMRc ; et de la qualité de vie selon le CAT. Une tomodensitométrie de haute résolution a été réalisée chez tous les patients afin de les classer en deux groupes : bronchite chronique (G1) et emphysème (G2). L’évaluation nutritionnelle s’est basée sur la mesure de l’indice de masse corporelle (IMC), du périmètre brachial (PB) et l’évaluation de la composition corporelle par un impédancemètre bioélectrique (SC240MA class 3 Tanita coporation, Tokyo, Japon). Une pléthysmographie corporelle totale ainsi qu’un test de marche de 6minutes (TM6) ont été également réalisés.
Durant la période d’étude, 101 patients âgés en moyenne de 63±8 ans ont été inclus (G1 : n=45 ; G2 : n=56). Les patients du G1 étaient plus symptomatiques, avaient une distance de marche plus réduite et une distension thoracique plus importante (p>0,05). L’évaluation nutritionnelle a conclut que les patients du G2 avaient un IMC et un PB plus bas (p>0,05) ; ainsi qu’une masse maigre, une masse musculaire, un IMM et un taux de masse grasse significativement plus bas (p<0,05). Le taux d’hydratation était significativement plus élevé dans le G2 (p<0,05).
Nos résultats confirment les données de la littérature en démontrant que la malnutrition ainsi que la perte de masse musculaire seraient plus fréquentes au cours de l’emphysème. Les bronchitiques chroniques présenteraient plus fréquemment une rétention hydrosodée comme en témoigne l’augmentation du taux d’hydratation dans cette population.
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Publié par Elsevier Masson SAS.