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Analyse de l’oxygénothérapie à haut débit dans une cohorte rétrospective multicentrique hospitalisés en réanimation pour insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante - 29/12/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2018.10.340 
M. Labruyere 1, , A. Guilloteau 2, J.P. Quenot 3, J.M. Doise 4, G. Beltramo 5, C. Abdulmalak 4, N. Baudouin 5, P. Bonniaud 5, M. Georges 5
1 Pneumologie-réanimation médicale, Dijon, France 
2 Santé Publique, Dijon, France 
3 Réanimation médicale, Dijon, France 
4 Réanimation polyvalente, Chalon-sur-Saone, France 
5 Pneumologie, Dijon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’Oxygénothérapie à Haut Débit OHD est indiquée dans la détresse respiratoire hypoxémiante. De par ses propriétés physiologiques, elle permet l’oxygénation mais peut également masquer la dégradation respiratoire et peut induire un retard à l’intubation au risque d’une surmortalité conséquente.

Méthodes

Étude observationnelle rétrospective multicentrique incluant tous les patients hospitalisés en soins intensifs respiratoires et en réanimation dans trois centres bourguignons entre janvier 2012 et mars 2018 pour insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante traitée en première intention par OHD. Afin d’évaluer le taux d’échec du traitement par OHD (intubation et mortalité) et d’en identifier les facteurs pronostiques.

Résultats

Parmi les 1080 patients traités par OHD, 300 (27,8 %) ont été intubés. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de cet échec étaient : 1/la présence de signes de lutte avec la présence à l’entrée d’un tirage (HR : 2,96 [IC 95e percentile : 1,42–6,18], p=0,004), d’un balancement thoraco-abdominal (1,55 p=0,0087 [1,12–2,14]) ou d’une polypnée (1,05 p=0,0019 [1,02–1,08]) ; 2/la profondeur de l’hypoxémie traduite par le rapport PaO2/FiO2 (HR pour un rapport PaO2/FiO2<100 : 7,60 [1,64–35,30], p=0,01 ; HR pour un rapport P/F<75 : 75,4 [18,22–312,02], p<0,001) ; 3/la présence d’infiltrats pulmonaires bilatéraux (6,38 p<0,0001 [3,65–11,16]) ; 4/la gravité initiale modélisée par le score IGS 2 (HR pour un score IGS2>50 : 1,02 [3,65–11,16], p<0,001). Le délai d’intubation induisait une surmortalité avec un seuil à deux jours (moins de 2jours : HR 5,92 [3,18–11,02], plus de 2jours HR 16,02 [8,15–31,5]).

Conclusion

L’OHD est l’arme de choix pour la prise en charge thérapeutique des patients souffrant d’IRA hypoxémique. Cependant, nos résultats plaident pour une utilisation raisonnée avec une importance pronostique majeure d’éléments extrêmement simples (présence de signes de lutte, rapport PaO2/FiO2, présence d’une défaillance hémodynamique, étendue radiographique des infiltrats). En présence d’un ou plusieurs de ces critères, l’IOT doit rester le traitement de référence et être discutée d’autant plus rapidement que chaque jour de retard à l’IOT est associée à une augmentation de la mortalité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 36 - N° S

P. A159 - janvier 2019 Retour au numéro
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