Le mépolizumab réduit le taux d’exacerbations cliniquement pertinentes chez les patients atteints d’asthme sévère éosinophilique (ASE). L’effet du mépolizumab dans un sous-groupe des patients atopiques présente un intérêt clinique. Les données présentées proviennent d’une méta-analyse post-hoc des études MENSA et MUSCA, chez les groupes du traitement stratifiés par le taux d’immunoglobuline E (IgE), le statut atopique et le score du test radioallergosorbent (RAST).
Les études MENSA (MEA115588/NCT01691521) et MUSCA (200862/NCT02281318) sont des études de phase 3 multicentriques, contrôlées vs placebo, randomisées, en double-aveugle, en groupes parallèles. Les patients ASE avec des antécédents≥2 exacerbations dans l’année précédente, malgré l’utilisation régulière de fortes doses de CSI et d’un autre traitement de fond, ont reçu le mépolizumab 100mg en SC ou le placebo, toutes les 4 semaines pendant 32 (MENSA) ou 24 semaines (MUSCA). Les patients ayant reçu≥1 dose et qui avaient à l’inclusion des IgE mesurées ont été inclus. Les critères d’évaluation incluaient le taux annuel d’exacerbations cliniquement pertinentes. Les résultats ont été stratifiés par les quartiles de niveau total d’IgE (≤60, 60–170,>170–450,>450UI/mL), le statut atopique (positif/négatif basé sur≥1 score du test RAST≥3), et le nombre d’allergènes (acariens, squames de chien, de chat, alternaria, cafard) avec un score RAST≥3 (0, 1 ou≥2) à l’inclusion. Les critères d’évaluation ont été analysés par une méta-analyse à effets fixes pondérés par la variance inverse.
Neuf cent neuf patients ont été inclus dans la méta-analyse (moyenne d’âge : 50,6 ans ; 59 % femmes). Les taux d’exacerbations cliniquement pertinentes ont été réduits de 49–62 % avec le mépolizumab par rapport au placebo dans tous les quartiles des taux d’IgE (≤60IU/mL : ratio de taux [RR] 0,51 [95 % CI : 0,34 ;0,76] n=230 ; 60–170UI/mL : 0,38 [95 % CI : 0,24 ;0,59] n=218 ;>170–450UI/mL : 0,40 [95 % CI : 0,26 ;0,62] n=233 ;>450 UI/mL : 0,43 [95 % CI :0,27 ;0,68] n=228). Les taux de réductions d’exacerbations pour le mépolizumab par rapport au placebo ont été similaires chez les patients avec un statut atopique positif ou négatif (56 % et 57 %, respectivement) et sur l’ensemble des scores RAST≥3 (57–67 %).
Mépolizumab réduit les exacerbations chez les patients avec différents niveaux d’IgE, de statut atopique et des scores RAST, suggérant que mépolizumab apporte des bénéfices cliniques constants chez les patients ASE avec ou sans maladie atopique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.