L’association de complications respiratoires en postopératoire de pontage aortocoronarien (PAC) aboutit souvent à l’hypoxémie nécessitant une oxygénothérapie à haut débit adaptée avec ses contraintes et limites. La kinésithérapie respiratoire (KR) et les mobilisations actives (KM) font maintenant partie intégrante de la réhabilitation précoce des patients en post opératoire de chirurgie cardiaque. Cette réhabilitation pourrait réduire les durées de séjour et faciliter la convalescence. Largement décrites en réanimation, les mobilisations sont exécutées en toute sécurité sous surveillance clinique et monitorage des paramètres vitaux. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de la KR et KM sur ces paramètres, avec deux systèmes d’oxygénothérapie à haut débit, le NRM et l’Optiflow® (dispositif délivrant un haut débit d’oxygène [45L/min] réchauffé/humidifié avec une canule nasale [HFNC]).
Quarante-quatre patients ont été inclus dans l’étude en postopératoire de chirurgie de PAC avec prise de greffon de l’artère thoracique interne (ATI) présentant en ventilation spontanée une hypoxémie définie par une saturation pulsatile en oxygène (SpO2)≤96 % sous masque Venturi 50 %. Deux groupes ont été constituées : le groupe Optiflow® (GO, n=24) et le groupe NRM (GT, n=20). Les paramètres (fréquence respiratoire [FR], fréquence cardiaque [FC], SpO2, dyspnée) étaient recueillis durant 2jours avant et après la séance de kinésithérapie. À j1 la KR était prescrite et la KM associée à j2.
Dans le groupe GO, la FR était diminuée à j1 (23 GT vs 18 GO, p=0,001) avec augmentation de la SpO2 (95 % GT vs 97,5 % GO, p=0,001). À j2 la SpO2 était augmentée dans le GO (91,5 % GT vs 96,5 % GO, p=0,0001) avec une FR diminuée (29 GT vs 22 GO, p=0,0001) après la séance de KM. La FC présentait une augmentation linéaire dans les deux groupes. Les exercices étaient stoppés (sécurité) pour 8/20 patients dans GT versus 1/24 dans GO.
Les patients hypoxiques sous Optiflow® ont une meilleure tolérance à la kinésithérapie respiratoire et aux exercices de réhabilitation précoce dans des conditions de sécurité optimale. Cela pourrait s’expliquer par la diminution du travail respiratoire avec une oxygénothérapie adaptée à la demande respiratoire du patient lors de l’effort.
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Publié par Elsevier Masson SAS.