Les modifications hormonales chez la femme pourraient avoir des conséquences importantes sur la fonction respiratoire ; en particulier dans l’asthme qui serait plus fréquent, plus sévère et moins contrôlé après la ménopause. Peu d’études se sont consacrées à ce sujet. Le but de notre travail est d’étudier le profil étiologique et allergologique de l’asthme chez la femme ménopausée.
Il s’agit d’une étude rétrospective, menée de 2016 à 2017, au service de pneumo-allergologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis incluant 82 patientes asthmatiques. La période de (péri)ménopause a été définie par des cycles menstruels irréguliers ou absents au-delà de l’âge de 45 ans. Deux groupes ont été définis selon le statut hormonal.
L’âge moyen de nos patientes était de 50,55 ans. L’asthme était d’origine allergique dans 82 % des cas. L’étiologie allergique de l’asthme était corrélée au statut hormonal ; ainsi, 100 % des asthmatiques en âge de procréer étaient allergiques vs 62 % dans l’autre groupe (p=0,004). Elles avaient plus de sensibilisation aux acariens (72 % vs 44 %, p=0,09) et aux phanères d’animaux (33 % vs 6 %, p=0,05). L’atopie personnelle (61 % vs 33 %, p=0,01), ainsi que familiale (40 % vs 15 %, p=0,01), était moins fréquente chez la femme en péri-ménopause. Elles avaient moins de rhinite (67 % vs 20 %, p<0,0001), de conjonctivite (28 % vs 10 %, p=0,03) et d’allergie médicamenteuse (10 % vs 0 %, p=0,05).
L’étiologie de l’asthme diffère selon le statut hormonal de la femme, de même le profil allergologique. Le terrain allergique est le plus souvent retrouvé chez les femmes non ménopausées.
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Publié par Elsevier Masson SAS.