Les métastases cardiaques d’origine pulmonaire sont rares, plus souvent péricardiques que myocardiques, généralement silencieuses, retrouvées majoritairement en post-mortem. Elles peuvent dans le cas contraire s’exprimer de manière aspécifique par un large panel clinique, rendant le diagnostic difficile.
Nous rapportons le cas d’un homme de 59 ans suivi pour un cancer épidermoïde bronchique traité par une chimiothérapie associant Cisplatine et Navelbine avec radiothérapie adjuvante, hospitalisé pour douleurs thoraciques persistantes. L’électrocardiogramme systématique révèle un sus-décalage significatif du segment ST des dérivations V3 à V6 avec un miroir dans les dérivations inférieures, absents sur l’électrocardiogramme antérieur. La coronarographie revient cependant normale, les dosages de troponine négatifs. Une échocardiographie est réalisée, suggérant un épaississement suspect des parois inféro-septale et apicale. Une IRM cardiaque complémentaire précise cette même anomalie évocatrice d’une infiltration myocardique en ces deux zones en faveur d’une métastase grâce aux caractéristiques radiographiques. On retient le diagnostic de localisations myocardiques secondaires tumorales. L’état général se détériore rapidement dans les mois suivants, jusqu’au décès du patient. Aucune biopsie du vivant ou post-mortem n’a pu être prélevée.
Un envahissement métastatique cardiaque d’origine pulmonaire est difficile à suspecter par sa diversité d’expression clinique ; son diagnostic reste compliqué ; la prise en charge thérapeutique est aujourd’hui encore limitée, le pronostic se montrant sombre. L’IRM se présente comme un élément clef dans l’exploration devant un tableau atypique tel quel, pouvant suggérer avec une grande spécificité et sensibilité le diagnostic de tumeur bénigne ou maligne, primitive ou secondaire.
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Publié par Elsevier Masson SAS.