Dans les régions rurales, les femmes tunisiennes sont souvent exposées à la fumée dégagée par la combustion du bois. Les conséquences sur l’appareil respiratoire sont diverses, parmi lesquelles le risque de développer une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
L’étude a inclus des patientes non tabagiques exposées à la fumée de bois. Toutes ont été soumises à une spirométrie avec test de réversibilité au salbutamol. La BPCO, définie par un rapport VEMS/CVF après bronchodilatation inférieur à 0,7, a été recherchée.
Cent vingt-quatre femmes ont été incluses. Toutes étaient adressées pour suspicion d’asthme ou de pneumopathie interstitielle. L’âge et l’indice de masse corporelle médians étaient respectivement de 64 ans et de 31kg/m2. La durée d’exposition variait de 1 à 60 ans (médiane=29,6 ans). Les comorbidités les plus retrouvées étaient l’obésité (55,6 %), l’hypertension artérielle (34,7 %), le diabète (16,1 %) et les coronaropathies (8,1 %). À la spirométrie, plus de la moitié de ces femmes présentaient un déficit ventilatoire obstructif proximal (55 %). Parmi elles, 66 % répondaient à la définition spirométrique de la BPCO et ont été classées selon la classification GOLD 2010 en BPCO stade I (15,55 %), stade II (44,44 %), stade III (28,88 %) et stade IV (11,11 %).
La BPCO non liée au tabac est sous-diagnostiquée, surtout chez la femme. Il faut y penser devant une toux avec expectorations chroniques voire une dyspnée chez des non tabagiques, rechercher l’exposition environnementale et confirmer le diagnostic par la spirométrie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.