Les patients asthmatiques peuvent être également atteints de polypose nasale (PN) et/ou d’une intolérance à l’aspirine ou à d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). La présence de ces trois symptômes est connue sous le nom de maladie de Widal (MW). Dans les essais cliniques de phase III, le mépolizumab, autorisé en traitement additionnel pour l’asthme sévère à éosinophiles (ASE), réduisait les exacerbations cliniquement significatives par rapport au placebo. Nous présentons ici les données d’efficacité du mépolizumab chez les patients avec un ASE avec PN et/ou une intolérance à l’aspirine/AINS.
Cette étude est une analyse post-hoc des essais contrôlés randomisés de phase III, MUSCA et MENSA. Les patients (âge≥12 ans) avec un ASE et ayant eu au moins 2 exacerbations au cours de l’année précédente, malgré l’utilisation de CSI à fortes doses et de≥1 traitement additionnel, ont reçu du mépolizumab 100mg SC ou un placebo toutes les 4 semaines, pendant 24 (MUSCA) ou 32 semaines (MENSA). Le critère principal était le taux annuel d’exacerbations cliniquement significatives (aggravation de l’asthme nécessitant l’utilisation de corticoïdes oraux/hospitalisation/visite aux urgences). Les sous-analyses ont été effectuées en fonction de la présence ou non de PN, d’intolérance à l’aspirine/AINS ou des deux à l’inclusion. Le taux d’exacerbations a été analysé en sous-groupe par une régression binomiale négative.
Sur 936 patients, 468 ont reçu du mépolizumab et 468 ont reçu un placebo. Parmi les patients, 18 % souffraient de PN (86 mépolizumab, 80 placebo), 9 % avaient déclaré une intolérance à l’aspirine/AINS (42 mépolizumab, 45 placebo) et 4 % avaient une MW (20 mépolizumab, 20 placebo). Le mépolizumab a réduit significativement les exacerbations vs placebo chez les patients avec ou sans PN à l’inclusion (ratio des taux [IC95 %] : 0,20[0,11 ; 0,35] et 0,51[0,41 ; 0,64], respectivement), avec ou non une intolérance à l’aspirine/AINS (ratio des taux [IC95 %] : 0,66[0,37 ; 1,18] et 0,43[0,35 ; 0,55] respectivement) et chez ceux souffrant ou non d’une MW (rapport des taux [IC95 %] : 0,66[0,24 ;1,79] et 0,45[0,36 ; 0,56] respectivement, Tableau 1).
Le mépolizumab a permis une diminution significative des exacerbations sévères d’asthme vs placebo indépendamment de la présence d’une intolérance à l’aspirine/AINS ou d’une MW. La présence d’une polypose nasale était associée à une réduction plus importante des exacerbations d’asthme.
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Publié par Elsevier Masson SAS.