L’intérêt de débuter une immunothérapie chez les patients atteints d’un CBNPC avancé alors qu’ils sont hospitalisés du fait d’une complication de leur cancer n’est pas connu.
Étude rétrospective multicentrique sur 5 centres ayant inclus tous les patients avec CBNPC de stade avancé, exprimant PDL1, hospitalisés du fait de complications attribuées à l’évolution du CBNPC, avec un état clinique contre-indiquant la chimiothérapie et chez qui un traitement par pembrolizumab a été instauré en intra-hospitalier en semi-urgence en raison du risque d’aggravation clinique à court terme en l’absence de traitement. L’analyse porte sur la survie globale (SG) et le taux de retour au domicile (RAD) à 3 mois.
Trente-trois patients dont 28 (85 %) étaient métastatiques et dont 8 (24 %) étaient en deuxième ligne de traitement ou plus, ont été inclus. Les motifs principaux d’hospitalisation étaient l’altération de l’état général (52 % des patients), l’insuffisance respiratoire aiguë (IReA) (18 %), une infection non contrôlée du fait de la tumeur (15 %) ou un saignement sans hémostase possible (9 %), une hypercalcémie réfractaire (3 %) ou une compression médullaire (3 %). Cinq patients (15 %) ont débuté le pembrolizumab en réanimation ou en soins intensifs ; 20 (60 %) patients avaient un PS≥2. Treize patients (40 %) recevaient une oxygénothérapie. Vingt-neuf (88 %) patients avaient un PDL1≥50 %. Le score de Charlson médian était de 9 (6–15). La médiane de SG était de 4,3 mois (IC95 % : 0,9–Non atteinte), les SG à 6 mois et 1 an étaient respectivement de 41,5 % (IC95 % : 27,5–62,6 %), et 32,6 % (IC95 % : 19,0–55,9 %). Le taux de RAD à 3 mois était de 49 % (IC95 % : 31–66 %). L’oxygénodépendance à l’instauration du traitement affectait négativement la survie (HR=2,79, IC95 % : 1,15–6,81, p=0,02) mais pas le taux de PDL1, ni le score de Charlson, ni un PS≥2.
Le pembrolizumab instauré en intra-hospitalier dans le CBNPC avancé exprimant le PDL1 associé à une altération clinique menaçante semble permettre une survie prolongée chez certains patients. Des données prospectives et contrôlées sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
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Publié par Elsevier Masson SAS.