Comment interpréter l’éosinophilie sanguine en cas d’asthme ? - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
L’étude de l’éosinophilie sanguine est une méthode simple pour le phénotypage de l’asthme comme étant éosinophilique. Ce dernier a un intérêt pronostic et peut guider la prise en charge thérapeutique. Cependant, il n’y a pas de consensus clair sur le seuil qui définit l’éosinophilie en cas d’asthme. Les deux principaux seuils reportés sont 300 et 400 éléments/μL. En outre, une nouvelle approche basée sur un indice composite appelé indice ELEN a été proposé comme une alternative aux valeurs brutes d’éosinophiles sanguines.
Objectif |
Étudier l’apport de l’éosinophilie sanguine dans l’évaluation de l’asthme en utilisant les seuils de 300, 400 éléments/μL et l’indice ELEN.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale incluant 100 adultes asthmatiques. Le niveau de contrôle de l’asthme a été évalué (GINA 2018) et les exacerbations sévères ayant nécessité une hospitalisation au cours de l’année précédente ont été recherchés. Une spirométrie avec test de bronchodilatation ainsi qu’une mesure de l’oxyde nitrique bronchique (FeNO) ont été réalisés. Une numération de la formule sanguine a permis de classer les sujets comme étant éosinophiliques (Eo+) ou non-éosinophiliques (Eo−) en utilisant les trois définitions susmentionnées. La comparaison des deux groupes (Eo+ et Eo−) avec analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel STATISTICA. p<0,05 était considérée significative.
Résultats |
Les sujets étaient âgés de 44,3±13,3 ans avec une prédominance féminine (70,6 %). Le profil éosinophilique était présent dans 29, 41 et 39 % :
– en utilisant les seuils de 300, 400 et l’indice ELEN, respectivement ;
– en utilisant les trois définitions, le groupe Eo+ présentait des niveaux de FeNO plus élevés ;
– en utilisant l’indice ELEN mais pas les seuils de 300 et 400, le groupe Eo+ avait une fonction pulmonaire plus altérée comparativement au groupe Eo−, avec un VEMS plus bas (62±15 % vs 69±16 %, p=0,032) et plus de déficit ventilatoire obstructif proximal (66,7 % vs 37,7 %, p=0,029) ;
– en utilisant l’indice ELEN et le seuil de 400 éléments/μL mais pas le seuil de 300 éléments, le groupe Eo+étaient plus des exacerbateurs sévères [20,5 % vs 6,6 %, p=0,036 (indice ELEN) et 25 % vs 7,9 %, p=0,025 (le seuil de 400 éléments/μL)].
Conclusion |
L’indice ELEN semble être un bon critère pour le phénotypage de l’asthme comme étant éosinophilique. Comparativement aux valeurs absolues d’éosinophiles dans le sang, il apporte plus d’information sur la sévérité de la maladie et semble avoir plus d’utilité clinique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.