S'abonner

Fréquence et caractéristiques de la dyspnée réfractaire dans les pneumopathies interstitielles diffuses idiopathiques - 05/01/20

Doi : 10.1016/j.rmra.2019.11.085 
J. Ferlin 1, G. Terce 2, N. Bautin 1, L. Stervinou-Wemeau 1, V. Valentin 3, T. Perez 4, C. Chenivesse 3,
1 CHU de Lille, service de pneumologie et immuno-allergologie, centre de référence constitutif des maladies pulmonaires rares, Lille, France 
2 Service de pneumologie, centre hospitalier de Béthune, Béthune, France 
3 CHU de Lille, service de pneumologie et immuno-allergologie, centre de référence constitutif des maladies pulmonaires rares, université Lille, Lille, France 
4 CHU de Lille, service de pneumologie et immuno-allergologie, centre de référence constitutif des maladies pulmonaires rares, service d’explorations fonctionnelles respiratoires, Lille, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
Article gratuit.

Connectez-vous pour en bénéficier!

Résumé

Introduction

Les réflexions actuelles visant à faire reconnaître la dyspnée comme une cause de souffrance humaine et son soulagement comme un droit humain, ont fait émerger le concept de dyspnée réfractaire. Celle-ci est définie par une dyspnée persistant dans le temps malgré un traitement étiologique optimal.

Méthodes

Au cours d’une étude prospective, nous avons évalué chez les patients présentant une pneumopathie interstitielle diffuse idiopathique (PIDI) (fibrose pulmonaire idiopathique et pneumopathie interstitielle non spécifique) la fréquence de la dyspnée réfractaire selon la définition de Currow (mMRC ≥ 3 depuis plus de 4 semaines malgré un traitement étiologique optimal) [1] et ses caractéristiques cliniques de façon multidimensionnelle à l’aide notamment de l’hétéro-questionnaire Multidimensional Dyspnea Profile (MDP).

Résultats

Quarante patients (24 hommes, 16 femmes, 72,3 ans±8,3) ont été inclus. La fréquence de la dyspnée réfractaire était de 37,5 % (IC95 % [22,7–54,2]). Selon la définition de Matsuda [2] (EVA dyspnée au repos ≥2) la fréquence était de 67 % (IC95 % [49,8–80,9]). La concordance entre les deux définitions était médiocre (coefficient Kappa à 0,0952). La présence d’une dyspnée réfractaire était associée à une altération plus sévère du VEMS (58 % [50–78] vs 76 % [69–100]) et de la DLco (24 % [22–43] vs 47 % [43–51] ; p=0,014). Il n’y avait pas de différence entre les patients avec ou sans dyspnée réfractaire (mMRC ≥ 3) en termes d’intensité des dimensions sensorielle (QS 15/50 [3–23] vs 7/50 [4–15], p : 0,25) et émotionnelle (A2 8/50 [3–11] vs 5/50 [1–15], p : 0,53), d’anxiété (p : 0,26) et de dépression (p : 0,18). La dyspnée réfractaire était associée à une sensation de manque d’air prédominante (5/10 [3–6] vs 2/10 [0–5], p : 0,018) et une diminution des activités (BDI à 5/12[IQ] [2–7] vs 7/12 [6–8] ; p : 0,005). Un seul patient (du groupe dyspnée réfractaire) recevait un traitement opioïde à visée eupnéisante.

Conclusion

Les résultats de cette étude exploratrice suggèrent que la dyspnée réfractaire est fréquente et très peu prise en charge dans les PIDI.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 12 - N° 1

P. 49 - janvier 2020 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Traitement local en cas d’oligo-progression dans le CBNPC métastatique après réponse initiale à un traitement par anti-PD1
  • F. Guisier, R. Gervais, K. El Husseini, J.B. Assie, M. Geier, C. Decroisette, R. Descourt, C. Chouaid, M. Salaun, L. Thiberville
| Article suivant Article suivant
  • Nintédanib chez les patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse (PID) chroniques avec un phénotype de fibrose progressive : essai INBUILD
  • V. Cottin, K.R. Flaherty, A.U. Wells, A. Devaraj, Y. Inoue, L. Richeldi, S. Walsh, S. Stowasser, C. Coeck, R.G. Goeldner, E. Clerisme-Beaty, R. Schlenker-Herceg, K.K. Brown