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Sexualité et BPCO - 05/01/20

Doi : 10.1016/j.rmra.2019.11.203 
F. Le Guillou 1, , M.H. Colson 2, C. Pochulu 1, R. Escamilla 3, D. Piperno 1, J. Pon 3, C. Raherison-Semjen 4
1 Association BPCO, santé respiratoire, Paris, France 
2 Société française de sexologie, Marseille, France 
3 CHU de Toulouse, Toulouse, France 
4 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’association BPCO est une association mixte de malades ayant une BPCO, d’aidants et de professionnels de santé. Elle a pour vocation de faire connaître et reconnaître la BPCO. L’objectif de ce travail est d’explorer la vie intime des patients BPCO : quelle est leur sexualité, quel est l’impact de la BPCO sur leur sexualité, quels sont les facteurs qui impactent la sexualité de façon indépendante.

Méthodes

Du 11 mars au 30 avril 2019, 751 patients BPCO ont répondu à un web questionnaire visé par un comité scientifique, regroupant 5 questionnaires validés (VQ-11, ISPN - Qualité de vie, Scale FSS – Sévérité de fatigue, échelle HAD – Anxiété/dépression, ASEX – Sexualité) ainsi qu’à des questions spécifiques à la BPCO (profil sociologique, pratiques de vie).

Résultats

La moyenne d’âge est de 61 ans (51 % de femmes). Soixante-dix pour cent des patients BPCO sont retraités. Soixante-deux pour cent vivent en couple. Soixante pour cent ont une BPCO de stade 3 et 4 avec 1,95 exacerbations/an. 31 % ont un recours à l’oxygène. Soixante-quatre pour cent ont des comorbidités. Soixante-six pour cent ont une activité physique régulière. Soixante pour cent ont une activité sexuelle et 43 % utilisent un bronchodilatateur juste avant. La BPCO a eu un impact direct sur les pratiques sexuelles, amenant un changement dans le rythme, la fréquence, les positions sexuelles. Treize pour cent des hommes utilisent des traitements facilitateurs de l’érection. Soixante-sept pour cent des patients BPCO signalent une dégradation de l’activité sexuelle. Le score VQ11 est à 34,8 (10,4 score fonctionnel, 12,4 psychologique, 12 relationnel), traduisant une qualité de vie altérée. Les scores ISPN révèlent un manque d’énergie, des problèmes de sommeil et de mobilité. Le score FSS moyen est à 4,6, d’où une tendance dépressive, de même que le score HAD, avec un score moyen pour l’anxiété de 10 et pour la dépression de 8. Le score ASEX note des difficultés de désir sexuel pour 68 % des participants, avec des troubles de l’érection (60 %), de la lubrification (58 %), de l’orgasme pour 46 % des femmes et 28 % des hommes. Six pour cent ont consulté un spécialiste. Trente-six pour cent souhaitent un accompagnement par un sexologue. Dix pour cent ont été interrogés sur leur sexualité par leur médecin.

Conclusion

La BPCO impacte la sexualité des patients. Après la dyspnée et la fatigue, les conséquences psychologiques altèrent les activités sexuelles. Il ressort un besoin de dialogue entre patients, professionnels et proches. Les professionnels de santé devraient jouer un rôle beaucoup plus important dans ce domaine et y être formés ou, le cas échéant, savoir orienter vers des spécialistes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 12 - N° 1

P. 99 - janvier 2020 Retour au numéro
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