L’infection par SRAS-CoV-2 déclenche une manifestation clinique, biologique et radiologique hétérogène qui aurait probablement un impact différent sur les pays africains, vu la structure démographique et les contraintes du système de santé.
Analyser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, tomodensitométriques et évolutifs des patients ayant une infection au COVID-19, afin de mieux adapter la prise en charge du patient marocain aux contextes locaux.
Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique menée auprès des patients hospitalisés pour une infection au SARS-CoV-2 durant la période du 19 mars au 30 juin 2020 à l’hôpital Arrazi, CHU de Marrakech.
Cent deux patients ont été inclus, 48 étaient des cas autochtones. Cinquante-trois pour cent étaient des hommes avec un sex-ratio de 1,17, l’âge médian était de 43 ans. Quatre-vingt-six pour cent des patients étaient des non-fumeurs, les comorbidités les plus constatées étaient l’HTA dans 10,7%, diabète dans 6,8%. Parmi les patients, 74,5% étaient symptomatiques, avec un délai diagnostique moyen de 6jours, 55% des cas présentaient la triade «asthénie–myalgie–toux». Dix-sept patients avaient une SaO2 inférieure à 94%, 41% des patients étaient fébriles, 5 patients avaient un choc hypovolémique et 8 étaient en hypertension, l’auscultation pulmonaire était normale dans 88,2% des cas, un syndrome d’épanchement aérien était objectivé chez un patient, il s’agissait d’un pneumothorax associé. Le diagnostic de confirmation était posé par PCR chez 96 malades. Les anomalies biologiques les plus fréquentes étaient : CRP augmentée (57,3%), D-dimère augmentés, lymphopénie (30,7%), hyperleucocytose (16,6%). Les lésions scanographiques les plus fréquents étaient : aspect en verre dépoli en plages (40%), association des opacités en verre dépoli et foyers de condensation (36,6%), et aspect en verre dépoli nodulaire (3,3%), la topographie la plus fréquente était la région sous-pleurale (88%), et les lésions étaient bilatérales dans 74% des cas. Quatre-vingt-quinze pour cent des patients ont reçu le traitement recommandé par le ministère de santé au Maroc à base de chloroquine ou hydroxychlorochine associé à l’azithromycine et vitaminothérapie. Seul 36,9% des cas avait une PCR de contrôle négatif à j9 de traitement. La durée d’hospitalisation était en moyenne de 17jours (10–40). Quatre-vingt-dix-sept pour cent des patients étaient déclarés guéris.
La connaissance des profils de l’infection à SARS-COV2 contribuera à faire progresser les stratégies de contrôle de l’infection, d’où la nécessité d’élargir ces études.
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Publié par Elsevier Masson SAS.