Les pneumonectomies pour des lésions bénignes sont plus rares que celles indiquées pour des lésions cancéreuses mais semblent avoir une morbi-mortalité plus importante.
Il s’agit d’une étude rétrospective comparative portant sur 117 patients qui ont eu une pneumonectomie pour des lésions bénignes (groupe A) versus (vs) 424 patients qui ont eu une pneumonectomie pour des lésions néoplasiques (groupe B) entre 1989 et 2018 opérés au service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire de l’hôpital Abderrahmene Mami de l’Ariana.
Durant la période d’étude, 541 pneumonectomies ont été faites dont 117 (21,62 %) ont été indiquées pour des lésions bénignes. Les indications de pneumonectomie pour le groupe A étaient : des dilatations de bronches dans 67 cas, des lésions de tuberculose dans 17 cas, un abcès pulmonaire dans 5 cas, l’actinomycose dans un cas, un aspergillome dans 9 cas, une atélectasie post-traumatique dans 3 cas, un blastome pulmonaire dans un cas, une embolie hydatique dans un cas, un kyste hydatique compliqué dans un cas, un emphysème bulleux dans un cas, un hamartochondrome dans un cas, un kyste bronchogénique dans un cas, la maladie de Castelman dans un cas, la mucormycose dans un cas, des malformations vasculaires dans 4 cas, deux cas de tumeur inflammatoire et une hypoplasie pulmonaire dans un cas. Le côté gauche était prédominant (n=73). L’âge moyen des patients était de 38,53 ans pour le groupe A vs 58,46 ans pour le groupe B, le sex-ratio pour le groupe A était de 1,38 (49 femmes et 68 hommes) vs 7,28 pour le groupe B. Le taux de complications postopératoires étaient respectivement de 13,63 % (n=16) pour les patients opérés de lésion bénigne, et 12,02 % pour les indications néoplasiques (p=0,06). La mortalité postopératoire intra-hospitalière était respectivement de 7,27 % (n=8) pour le groupe A vs 3,06 % (n=13) pour le groupe B. Dans les deux groupes les complications étaient essentiellement respiratoires et infectieuses.
La pneumonectomie pour lésion bénigne, considérée comme traitement de dernier recours avec des indications très limitées, est corrélée à un taux de morbi-mortalité postopératoire plus élevé que pour les indications néoplasiques.
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Publié par Elsevier Masson SAS.