La pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) a provoqué une crise sanitaire majeure et a constitué un défi organisationnel pour tous les hôpitaux. Cependant, certain services universitaires ont gardé une activité non-COVID pour éviter l’hécatombe annoncée des patients qui se sont écartés des soins du fait de la crise sanitaire.
Étude rétrospective portant sur les patients hospitalisés dans le service « Non-COVID » de pneumologie CHU Charles Nicolle de Tunis entre le 20 mars et le 14 juin 2020 soit pendant la période du confinement en Tunisie. La capacité habituelle de notre service est de 24 lits. Le bilan natioinal concomitant à cette période était de 1110 cas confirmés parmi 65 515 tests effectués et 49 décès depuis le début de la pandémie jusqu’au 14 juin 2020.
Cent vingt patients étaient hospitalisés, dont 53 % par le biais des urgences, 29,6 % de la consultation externe, 10,4 % transférés de service COVID et 7 % transférés d’un autre service. L’âge moyen était de 52±16 ans avec une prédominance masculine (sexe ratio à 2,8). Des comorbidités étaient notées dans 56 % des cas. Les motifs de consultation étaient divers dont les plus fréquents étaient la dyspnée (47 %), toux (23,5 %), fièvre (15,7 %), douleur thoracique (20 %), altération de l’état général (14.8 %) et hémoptysie (13 %). Cinq patients (4,3 %) étaient hospitalisés pour une cure de chimiothérapie. Le délai moyen de consultation était de 26±38jours [0–300jours]. Un contage COVID-19 était noté dans 2 cas et une PCR SARS-Cov-2 était faite chez 18 patients revenant toutes négatives. Les diagnostics retenus les plus fréquents étaient la néoplasie pulmonaire (25,2 %), la tuberculose (12,2 %), la pneumopathie infectieuse (16,5 %), le pneumothorax (8,7 %), l’embolie pulmonaire (4 %), la pleurésie purulente (4,3 %), les exacerbations d’asthme (6,1 %), les exacerbations de BPCO (4,3 %), et l’abcès pulmonaire (1,7 %). La durée moyenne d’hospitalisation était de 8±7jours [1–33]. L’oxygénothérapie était nécessaire dans 53 % des cas et le recours à la VNI était indispensable dans 5,2 % des cas. La fibroscopie bronchique était réalisée chez 18 patients, la biopsie pleurale chez 11 patients, la ponction pleurale chez 21 patients et le drainage thoracique chez 12 patients. Aucune EFR n’était faite.
Ce report descriptif souligne que la pandémie COVID-19 et le confinement n’ont que légèrement altéré l’activité du service de pneumologie « non-COVID », conservant toutes démarche diagnostique et thérapeutique, sans favoriser la diffusion du virus.
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Publié par Elsevier Masson SAS.