L’hémoptysie est un symptôme alarmant qui implique une prise en charge diagnostique et thérapeutique immédiate. L’embolisation artérielle bronchique (EAB) est actuellement la technique non invasive de choix pour le traitement de l’hémoptysie massive et/ou récidivante [1Ittrich H., Klose H., Adam G. Radiologic management of haemoptysis: diagnostic and interventional bronchial arterial embolisation Fortschr Rontgenstr 2015 ; 187 : 248-259
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Le but de notre étude est d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de cette technique pour la prise en charge de l’hémoptysie massive et/ou récidivante.
Il s’agit d’une étude prospective entre janvier 2008 et août 2020 ayant intéressé 53 patients hospitalisés dans notre service de pneumologie au CHU Mohamed Taher Maamouri Nabeul pour hémoptysie et qui ont bénéficié d’une angiographie±EAB.
L’âge moyen était de 54,8 ans (30–90 ans). Une prédominance masculine était notée avec un sex-ratio à 3. Trente-cinq patients (66 %) étaient tabagiques avec un nombre de paquet année moyen de 33. Les dilatations de bronches étaient la cause la plus fréquente de l’hémoptysie dans notre étude (43,4 %) suivies par les causes néoplasiques (18 %) et la tuberculose pulmonaire (3,8 %). Le délai entre le diagnostic et l’embolisation était en moyenne de 5,7jours (0–21jours). La radio-thorax était normale chez 30 % des patients et pathologique chez 70 %. La fibroscopie bronchique a permis de localiser le saignement chez 24 patients soit 45 %. L’angioscanner, fait pour tous les patients, était normal chez 3 patients et pathologique chez 50 patients. L’artériographie bronchique montait une hyper vascularisation bronchique dans 90,5 %. Une embolisation bronchique a été faite chez 48 patients (90.5 %) avec un tarissement immédiat du saignement obtenu dans 98 % des cas. Les agents embolisants utilisés étaient notamment des particules absorbables type Curaspon® ou d’embosphére et a permis le tarissement de l’hémoptysie dans 47 cas. Un seul échec de la procédure d’embolisation était noté nécessitant le recours ultérieur à un geste chirurgical (lobectomie). L’évolution à long terme était marquée par la récidive chez 5 patients (9,5 %) dont deux ont eu une deuxième embolisation. Aucune complication majeure de l’EAB, en particulier neurologique, n’a été observée.
Notre étude confirme l’efficacité et l’innocuité de l’embolisation artérielle bronchique pour la prise en charge de l’hémoptysie massive et/ou récidivante.
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Publié par Elsevier Masson SAS.