Protéinose alvéolaire pulmonaire après allogreffe de cellules souches hématopoïétiques chez l’adulte : une enquête nationale française - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
La protéinose alvéolaire pulmonaire (PAP) est caractérisée par l’accumulation de matière lipoprotéique dans les alvéoles en raison d’un dysfonctionnement des macrophages alvéolaires. Nous décrivons six cas de PAP survenant après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH).
Méthodes |
Enquête auprès des 43 centres français de greffe de CSH. Six cas de PAP post-allogreffe de CSH ont été identifiés dans cinq centres, diagnostiqués entre mai 2016 et avril 2019 (LBA avec coloration PAS 5/6 et biopsie pulmonaire 1/6).
Résultats |
Deux de groupes de PAP étaient distingués selon la date de survenue après l’allogreffe de CSH :
– PAP précoce (<60jours) : 2 malades lors de l’aplasie post-induction ou d’un rejet. Symptomatologie aiguë : fièvre et oxygénorequérance. Un patient était infecté par le coronavirus OC43. Des corticostéroïdes (1mg/kg/j) ont été débutés. L’évolution a été rapidement favorable après une deuxième allogreffe et la sortie d’aplasie ;
– PAP tardive (>1 an) : 4 malades. Symptômes d’installation progressive : dyspnée d’exercice croissante jusqu’à dyspnée de repos et fièvre chez 2/4 patients. Une infection pulmonaire concomitante à Mycobacterium abscessus. Le rôle des immunosuppresseurs dans la survenue de la PAP a été suspecté (rapamune n=2, ruxolitinib n=2) ; ils ont été interrompus et des corticostéroïdes (0,5mg/kg/j) ont été débutés chez un patient. L’atteinte clinique et radiologique s’est améliorée dans les mois suivants l’arrêt du traitement suspecté. La recherche d’anticorps anti-GM-CSF et de mutation GATA2 était négative chez 3/3 et 2/2 patients testés respectivement. Le scanner thoracique montrait des opacités en verre dépoli, des réticulations et un épaississement des septas interlobulaires dans 6/6 cas, un aspect en crazy paving chez 3/6 patients. Il n’y avait pas de topographie prédominante. Aucun patient n’a eu de lavage alvéolaire à but thérapeutique. Un patient est décédé 8 mois après la greffe de GVH digestive sévère.
Conclusion |
Les PAP post-allogreffe peuvent être distinguées entre PAP précoces pendant la période d’aplasie et tardives en relation avec des immunosuppresseurs. La prise en charge du facteur favorisant a toujours permis une évolution favorable. La recherche systématique d’une PAP en cas de pneumopathie alvéolo-interstitielle post-allogreffe de CSH implique la réalisation d’une coloration de PAS sur le liquide de LBA. La recherche d’un traitement pneumotoxique responsable est essentielle.
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