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COVID-19 : une nouvelle cause de syndrome d’hyperventilation - 10/01/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2020.11.440 
J. Taverne 1, , H. Salvator 1, C. Le Boulch 2, N. Barizien 2, M. Ballester 3, E. Imhaus 3, M.L. Chabi-Charvillat 4, A. Boulin 4, C. Goyard 1, A. Chabrol 1, E. Catherinot 1, C. Givel 1, L.J. Couderc 1, C. Tcherakian 1
1 Service de pneumologie, hôpital Foch, Suresnes, France 
2 Service de médecine physique et rééducation, hôpital Foch, Suresnes, France 
3 Service des urgences, hôpital Foch, Suresnes, France 
4 Service de radiologie, hôpital Foch, Suresnes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La dyspnée chronique, après avoir contracté la COVID-19, est une plainte fréquente des patients. Nous avons dû prendre en charge un grand nombre d’entre eux présentant une dyspnée inexpliquée par une première ligne d’examens (test fonctionnel respiratoire, électrocardiogramme, tomodensitométrie thoracique, mesure de l’hémoglobine, des D-dimères et de la troponine). La Société de pneumologie de langue française suggère, dans cette situation, de rechercher notamment un syndrome d’hyperventilation (SHV) [1].

Méthodes

Nous avons cherché à explorer les mécanismes de la dyspnée de 10 patients, référés au service des maladies respiratoires de l’hôpital de Foch, à distance d’une forme légère de COVID-19 (délai médian de 46jours [IQR : 36–60]). Nous avons réalisé un bilan exhaustif comprenant : un score de Nijmegen, un test d’hyperventilation volontaire, une épreuve d’effort cardiopulmonaire, des gaz du sang artériels, une scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion, une IRM cardiaque et cérébrale.

Résultats

Six patients sur 10 étaient porteurs d’un SHV selon les critères diagnostics classiques : Nijmegen>23 et test d’hyperventilation positif. Tous les patients SHV étaient des femmes, avec un âge médian de 48 ans [IQR : 46–54] ; la moitié d’entre elles souffraient d’asthme léger. Il existait une hypocapnie au repos à 31,5mmHg [IQR : 26,5–37,2]. L’aptitude aérobie était préservée avec une VO2 pic à 108 % [IQR : 93–110]. Tous les patients SHV avaient des stigmates fonctionnels de déconditionnement et 5 d’entre eux avaient un mode ventilatoire disharmonieux à l’effort avec une évolution aléatoire du volume courant et de la fréquence respiratoire. Les atteintes cardiovasculaires et cérébrales ont été exclues par des examens d’imagerie normaux.

Conclusion

Le SHV semble être particulièrement fréquent après la COVID-19. Il doit être systématiquement envisagé chez les patients affectés par une dyspnée chronique. Une rééducation ventilatoire adaptée pourrait aider à atténuer l’impact respiratoire à long terme de la pandémie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 13 - N° 1

P. 201 - janvier 2021 Retour au numéro
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