Pneumonie à SARS-COV-2 en réanimation : quelles séquelles respiratoires chez les patients guéris de la COVID-19 ? - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
Des séquelles respiratoires après la phase aiguë de certaines pneumonies virales graves ont été décrites.
Objectifs |
Chercher d’éventuelles séquelles fonctionnelles et radiologiques chez les patients guéris de la COVID-19.
Méthodes |
Étude prospective au service de réanimation médicale de l’hôpital Abderrahmen Mami de l’Ariana entre janvier et mars 2020. À 3 mois de la sortie, les patients guéris ont eu une évaluation clinique (échelle de Borg modifiée, échelle de fatigue MFI-20), radiologique (TDM thoracique) et fonctionnelle respiratoire (spirométrie, pléthysmographie, pressions inspiratoires et expiratoires maximales [PImax PEmax], test de marche de 6min [TM6min], DLCO).
Résultats |
Quatorze survivants parmi 28 patients hospitalisés en réanimation pour une pneumonie à SARS-COV-2 ont été inclus (Fig. 1). L’âge moyen était de 62 ans. Le genre-ratio était de 0,75. Tous avaient nécessité l’O2 et 2/14 ont été intubés. Les anomalies radiologiques (TDM à l’admission) constatées étaient le verre dépoli (11/14), les condensations (8/14), les distorsions parenchymateuses avec bronchectasies de traction (2/14) et les épanchements pleuraux (1/14). L’étendue de l’atteinte pulmonaire retrouvée était minime<10 % (3/14), modérée 10–25 % (6/14) et étendue 25–50 % (5/14). Le contrôle clinique à 3 mois de la sortie a montré la persistance d’une anosmie (4/14) et d’une dyspnée (8/14) importante (échelle de Borg cotée entre 7 et 10). Sept patients se plaignaient d’asthénie importante (MFI-20>14). La TDM de contrôle a révélé la disparition totale des lésions (10/14), persistance de verre dépoli et des condensations (3/14) et une distorsion scissurale avec fibrose (4/14). L’EFR a montré un syndrome restrictif (10/14), avec une capacité pulmonaire totale moyenne à 4323±3038mL (106 %±19 %), une diminution de la DLCO (4/14) avec un rapport moyen entre la diffusion libre du monoxyde de carbone et la ventilation alvéolaire à 79 % [68—123]. L’exploration des muscles respiratoires a montré des PImax PEmax moyennes à −22,6±76 cmH2O et 79,6±98 cmH2O. Cinq patients ont présenté une désaturation au TM6min.
Conclusion |
En réanimation, les survivants de la COVID-19 ont gardé une asthénie importante, un déconditionnement à l’effort, un trouble ventilatoire restrictif par faiblesse des muscles respiratoires et/ou par une fibrose pulmonaire secondaire avec troubles de la diffusion et déconditionnement à l’effort. Une prise en charge pluridisciplinaire en réhabilitation peut s’avérer nécessaire pour améliorer les chances de récupération.
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