Les données actuelles sur les effets à la phase aiguë de la maladie COVID-19 laissent attendre des anomalies persistantes à distance de cette infection (pneumopathie interstitielle et maladie vasculaire pulmonaire).
Étude de cohorte prospective au CHU de Toulouse incluant 75 patients ayant présenté une pneumonie COVID-19 documentée, avec désaturation et ayant nécessité une hospitalisation. L’objectif principal est de caractériser les anomalies persistantes des échanges gazeux à 4 mois et de préciser les facteurs de risque. Les patients symptomatiques sont comparés aux patients asymptomatiques. L’évaluation respiratoire comprend: DLco, transfert couplé NO/CO, TM6, gazs du sang, pléthysmographie, test de réversibilité, SNIP, PI, mesure du NO exhalé, oscillométrie forcée, scanner thoracique, scintigraphie pulmonaire, évaluation clinique mMRC, motrice MRC et biologique, questionnaire toux Leicester.
62 patients ont été inclus pour l’analyse intermédiaire. 75 % ont présenté une forme grave nécessitant une hospitalisation en réanimation/USI, 66 % une ventilation mécanique invasive (VM), 31.1 % une maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE). 45 % présentent à 4 mois une altération du test au CO (22 %) et/ou désaturation au test de marche de 6minutes (25 %). Le recours à l’OHD ou VM et la survenue d’une MVTE à la phase aiguë sont significativement associés à cette altération à 4 mois. On observe 28 % d’altération des échanges gazeux au cours du test au CO/NO, 26 % de troubles restrictifs, 15 % d’obstructifs dont 34 % sont réversibles, 5 % d’atteintes diaphragmatiques. 41 % présentent une PID, avec des signes de distorsion dans 56 %. 4 patients présentent des défects résiduels sur la scintigraphie pulmonaire; 1 seul d’entre eux avait présenté une MVTE en phase aiguë. 58 % de ces patients restent symptomatiques à 4 mois, sans facteur prédictif sur l’analyse intermédiaire.
À 4 mois de l’infection, les troubles de la diffusion persistants concernent près de la moitié des patients, et la gravité du tableau initial avec passage en réanimation/USI et une MVTE à la phase aiguë en sont les facteurs pronostics principaux. Une distorsion bronchique est fréquemment observée. Un seul patient présente un défect persistant après une EP en phase aiguë. Aucun des facteurs recherchés ne permet actuellement de prédire la persistance de symptômes à 4 mois.
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Publié par Elsevier Masson SAS.