La Task Force de l’European Respiratory Society a proposé différentes alternatives basées sur la pratique clinique courante, à ce jour non évaluée en France, concernant le traitement d’éradication à proposer aux primo-infections à Pseudomonas aeruginosa (PIPA) de dilatations des bronches non mucoviscidosiques (DDB-NM).
L’objectif de cette étude, menée sous l’égide du GREPI (Groupe pour la Recherche et l’Enseignement en Pneumo-Infectiologie, SPLF), était de préciser les habitudes des pneumologues français concernant le choix de l’antibiothérapie (ATB) des PIPA de DDB-NM. Nous avons donc élaboré un questionnaire en ligne (LimeSurvey) de 22 questions à choix multiples et l’avons soumis aux membres de la liste de diffusion du GREPI entre juillet et septembre 2019.
35 (90 %) des 39 répondants, exerçant majoritairement en CHG (49 %) ou en CHU (41 %), ont répondu à l’intégralité des questions. 74 % ont déclaré traiter plus de 5 PIPA de DDB-NM par an et 33 % plus de 10. 77 % déclaraient débuter un traitement d’éradication suite à un prélèvement respiratoire positif à PA (à taux significatif) en cas de critère(s) d’exacerbation aiguë, 41 % en leur absence. 82 % proposaient systématiquement une antibiothérapie (ATB) par voie systémique de 14jours, 62 % une ATB par voie systémique de 14 j. Le schéma ATB de première intention était : bithérapie par bétalactamine (BL)+aminoside (A) (38 %), BL+fluoroquinolone (FQ) d’emblée (21 %) ou en relais d’une association BL+A (21 %), une monothérapie par FQ±associée à des aérosols d’ATB pendant 3 mois (15 %), une monothérapie par BL n’étant jamais retenue. 74 % considéraient l’utilisation d’une FQ seule déraisonnable, 44 % qu’une FQ était une alternative acceptable si associée à des aérosols d’ATB, l’intérêt essentiel des FQ étant de faciliter le traitement ambulatoire (92 %). Concernant les aérosols d’ATB, 33 % ne les prescriraient jamais en première intention, 31 % systématiquement au décours d’une cure d’ATB par voie systémique et 31 % uniquement en cas d’échec d’éradication objectivé à 3 ou 6 mois. L’utilisation des macrolides au long cours a également été évaluée. Enfin, 41 % des répondants pensaient « le plus souvent » suivre les recommandations de la Task Force de l’ERS, 28 % « parfois » et 13 % avouaient ne pas les connaitre.
Les pratiques, et les convictions, concernant l’ATB des PIPA de DDB-NM semblent assez hétérogènes. Des essais cliniques paraissent nécessaires pour clarifier la place des différentes stratégies thérapeutiques.
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Publié par Elsevier Masson SAS.