Profil épidémiologique, clinique et radiologique du carcinome bronchique chez le non-fumeur - 25/12/21

Le cancer bronchique constitue la première cause de décès par cancer chez l’homme. Quoique le tabagisme en représente le principal facteur de risque, son incidence chez les non-fumeurs semble avoir augmenté ces dernières années. But du travail : identifier les caractéristiques du carcinome bronchique chez les non-fumeurs.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les cas des cancers bronchiques au service de pneumologie du CHU Mohammed VI de Marrakech sur une période allant de janvier 2016 à janvier 2021.

Sur 300 cas de carcinome bronchique, 40 dossiers ont été colligés. L’âge moyen de nos patients était de 56 ans avec une prédominance féminine dans 57 % des cas. 60 % des malades provenaient du milieu urbain. L’exposition à la fumée de bois et au tabagisme passif représentait 30 % et 27 % des cas respectivement. L’exposition professionnelle à l’amiante et silice était notée chez 7 patients (17,5 %). La symptomatologie clinique était dominée par la douleur thoracique dans 90 % des cas, la dyspnée d’effort dans 72 % et l’altération de l’état général dans tous les cas. La TDM thoracique avait objectivé un processus tissulaire dans tous les cas, il était proximal dans 70 % des cas et distal dans 30 %, associé à des adénopathies médiastinales dans 45 % et une pleurésie dans 20 %. Le diagnostic était confirmé par biopsie bronchique, biopsie transpariétale scannoguidée, biopsie pleurale et biopsie ganglionnaire dans respectivement 62,5 %, 25 %, 7,5 % et 5 % des cas. L’adénocarcinome était le type histologique prédominant dans 40 % des cas, suivi du carcinome épidermoïde dans 27,5 % des cas et du carcinome indifférencié dans 12,5 % des cas. 70 % des patients étaient classés Stade IV de la classification TNM au moment du diagnostic. La plupart de nos patients avaient reçu un traitement principalement palliatif, cependant un traitement à base de chimiothérapie exclusive était proposé dans 45 % des cas.

Le carcinome bronchique du non-fumeur reste sous-estimé et représente un défi diagnostique pour le praticien d’où l’intérêt d’un dépistage précoce devant la présence de d’autres facteurs de risque cancérigènes incriminés.