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État de stress post-traumatique après une infection à COVID-19 - 25/12/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2021.11.201 
H. Cherif , S. Kalboussi, W. Fenina, M. Triki, F. Yangui, M.R. Charfi
 Service de pneumologie, hôpital des forces de sécurité intérieure Tunisie, faculté de médecine de Tunis, La Marsa, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’infection par le SARS-CoV-2 est particulière par sa forte contagiosité avec nécessité de l’isolement des patients ce qui peut engendrer chez certains individus des répercussions psychologiques. L’état de stress post-traumatique (ESPT) constitue ainsi l’une des manifestations anxieuses survenant au décours de la maladie. L’objectif de ce travail était d’évaluer la prévalence de l’ESPT et ses facteurs de risque chez les patients atteints de COVID-19.

Méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, colligeant 157 patients qui ont été suivis à l’hôpital des forces de sécurité intérieur de la Marsa pour une infection par le SARS-CoV-2. L’évaluation des symptômes de l’ESPT a été faite en utilisant le questionnaire du Post-traumatic Stress Disorder (PCL 5) validé en langue arabe. Un ESPT a été retenu devant un score>23. Nous avons comparé un groupe de patients ayant développé un ESPT G1 (n=58) à un groupe de patients G2 n’ayant pas développé ce syndrome (n=89).

Résultats

L’âge moyen de notre population était de 57±10,9 ans, avec un sex-ratio de 1,85. Le tabagisme a été observé dans 36,3 % des cas. Les patients étaient diabétiques dans 35 % des cas, hypertendus dans 43,9 % des cas et sans antécédents dans 22 % des cas. Les formes sévères ont été rapportées dans 71,8 % des cas. La durée d’hospitalisation moyenne était de 10,3 jours. Le diagnostic d’ESPT a été établi chez 36,9 % des patients. L’âge moyen de ces patients était de 56,4 ans. Le sexe féminin a été significativement associé à la survenue d’un ESPT (54 % G1 vs 31 % G2 ; p=0,013). Les antécédents familiaux de décès par une infection au SARS-CoV-2 n’étaient pas associés à la survenue d’ESPT (10,3 % G1 versus 5,6 % G2 ; p=0,34) contrairement aux antécédents de formes graves (25,8 % G1 versus 11,3 % G2 ; p=0,02). Les antécédents personnels d’anxiété ont été rapportés chez 13,8 % G1 versus 4,5 % G2 (p=0,06). L’indication d’une hospitalisation (74 % G1 versus 80 % G2 ; p=0,5) et la durée moyenne de l’hospitalisation n’ont pas été associées à la survenue d’un ESPT (11,16 jours G1 versus 9,75 G2 ; p=0,2). Trente-six pour cent des patients ayant nécessité le recours a une oxygénothérapie à haut débit ont développé un ESPT contre 45 % des patient du G2 (p=0,47).

Conclusion

L’ESPT est une complication assez fréquente de l’infection au SARS-CoV-2. Le sexe féminin et les antécédents familiaux de formes graves semblent être des facteurs prédisposants. Ainsi, le dépistage de cette entité au cours du suivi post-COVID est crucial afin de permettre une prise en charge psychologique adaptée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 14 - N° 1

P. 135 - janvier 2022 Retour au numéro
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